Lucian

Toute les histoires commencent de la même façon: Il était une fois... Ou encore : Je suis né... mes parents... Devrais-je faire exception à la règle? Je ne pense pas en être digne. Alors permettez-moi de commencer mon histoire comme n'importe qui... ce que je suis, n'importe qui. Ma naissance reste mystérieuse pour tout le monde, moi y comprit vu que je n'ai aucun souvenir de cette époque là. Qui se souvient de sa plus tendre enfance? Je n'en connais personne. Je ne sais que ce qu'on m'a raconté... On ne connait pas mes parents, je suis né de deux lycans premières générations, ces créatures sans cervelle qui ne savaient pas se contrôler. Et bien deux d'entre eux étaient mes parents, et qu'elle surprise que je sois né sous forme humaine. J'étais le premier, le premier Lycan à avoir une apparence humaine. Quand on m'a découvert dans les cachots, la première chose qu'on a fait a été de prévenir Viktor. Quoi de plus normal... Les gardes venaient de retrouver un nouveau-né humain dans la cage des Lycans... heureusement que je n'avais pas encore été dévoré par eux, mais aujourd'hui je me dis que c'est sûrement parce que j'avais déjà une odeur de Lycan. A l'époque, j'avais pris cela pour de la simple chance, et j'avais même remercié les vampires de m'avoir trouvé assez tôt. Quand Viktor fut au courant de mon existence, il pensa tout d'abord à me détruire... D'ailleurs lorsqu'il ouvrit le cachot ce fut avec une arbalète à la main, prêt à tirer sur un enfant, un bébé. Mais il ne put s'y résoudre, non pas par pitié, mais par intérêt... Effectivement il venait de voir en moi une nouvelle race de Lycan, et donc d'esclave. Il voulait voir ce que je deviendrais en étant plus grand pour décider quoi faire de mon sort... me garder, ou me tuer.

Les premières années de ma vie furent bercé par cette question. Viktor m'avait adopté comme son animal de compagnie, me nourrissant à peine, de sang humain en particulier. Après tout c'était ma nourriture principale, tout comme les autres Lycans... Il me faisait garder par ses servantes vampires, qui s'occupaient de moi comme si j'étais un chien à nourrir. Et pour eux je l'étais... Comment pouvaient-ils considérer un petit enfant comme cela? Je ne le comprenais pas, et je ne l'ai jamais compris. J'étais une âme innocente, et je faisais ce qu'on me demandait de faire, ne pouvaient-ils pas avoir un peu plus de considération à mon égard? Apparemment non... Ainsi pendant toute mon enfance je me demandai si on allait me tuer, ou me laissait vivre. Je voyais bien qu'on observait ma façon d'évoluer... Le pire était lors de la pleine Lune, lors de mes transformations. J'avais toujours été ainsi, au début je ne les contrôlais pas, et ce fut comme ça pendant plusieurs années. Chaque fois que la lune était pleine je devenais un lycan comme les autres, prenant une forme lupine... et dès que le soleil revenait je redevenais aussitôt humain. C'était étrange, tout comme ma façon de grandir. Je n'étais pas comme les autres enfants de mon âge... j'étais bien plus affûté, j'avais plus de réflexes, bien plus que les vampires... Si bien que Viktor décida de m'apprendre à combattre. Pas lui évidemment, mais certains de ses gardes... Il voulait juste voir de quoi j'étais capable. Et j'appris vite, très vite... Si vite que Viktor décida de me laisser en vie, mais moi je me fichais de lui... Ce n'était pas lui que je regardais, c'était elle...

Elle avait à peu près mon âge et était d'une beauté infini. Je serais incapable de vous décrire en détail tant de splendeur. Ses cheveux étaient noir et long, si soyeux qu'on aurait put la confondre avec une divinité. Ses yeux étaient d'un bleu si clair et si profond qu'on croyait voir l'âme de notre monde en la regardant. Mais elle était inaccessible, tellement proche et éloigné en même temps... Je savais que j'avais juste à tendre le bras pour la toucher et sentir la douceur de sa peau sous mes doigts, mais je savais aussi que ce geste me coûterait la vie. Comme si Viktor accepterait que sa fille passe du temps avec un animal... Alors je faisais tout pour qu'elle me remarque, j'obéissais à la moindre chose que pouvait dire Viktor, j'apprenais, je me faisais petit tout en me grandissant devant elle. Et elle ne semblait pas me voir, étais-je donc si petit à ses yeux pour qu'elle refuse simplement de me regarder? C'était normal, je n'étais qu'un esclave, et elle elle était la fille du chef. Comment pouvais-je croire qu'elle poserait simplement les yeux sur moi... Pourtant je n'avais d'yeux que pour elle, et personne ne semblait le remarquer. C'était peut-être d'ailleurs pour cela que j'étais toujours en vie malgré ce profond désir de la connaître que je n'expliquais pas... On m'apprit aussi les bases de la forge, dans le but de me faire devenir forgeron sûrement... Ainsi j'étais capable de fabriquer des épées, ou de ferrer un cheval. J'essayais de bien faire mon travail, pour m'attirer les faveurs de mon maître, et de sa fille, mais rien ne semblait fonctionner. Jusqu'au jour où on me demanda de me battre contre trois vampires, je savais que Viktor regarderait, et aussi que Sonja et d'autre vampire seraient là... Pourquoi donc? Voulaient-ils me tester? Dans ce cas là j'allais faire de mon mieux. Et le combat ne dura pas très longtemps, les vampires furent vite mit hors d'état de nuire, et j'arrivai même à rattraper une flèche que Viktor lança sur moi avec son arbalète...

"Qu'en penses-tu Sonja, faut-il en produire plus?"

En produire plus? Je ne comprenais pas ce qu'il voulait par cette phrase à ce moment là, mais je m'en fichais éperdument, je restais fixé sur les lèvres de Sonja, comme perché, attendant une parole d'elle. Une parole qui me concernerait...

"Avec lui?"

"Plutôt comme lui... Lucian sera toujours le premier de son espèce. Le premier des Lycans."

Comment ne pourrait-elle pas me remarquer? J'étais unique, son père venait de lui dire... J'étais le premier d'une espèce, le premier des miens. N'était-ce pas une raison suffisante pour avoir ses faveurs? Mais alors que je lui souriais, elle se retourna pour sortir de la salle, me jetant à peine un regard.

Mais si j'avais sus ce que ce test signifiait pour moi, je l'aurais peut être raté de mon plein gré, car ce qu'il se passa ensuite fut des plus désagréable, et horrible pour moi. On me priva tout d'abord de nourriture, de sang, essayant de me rendre sauvage par ce moyen. Et cela marchait, je souffrais à l'intérieur, et à l'extérieur, tiraillé par une soif dont j'avais encore ignoré l'existence. J'avais le sentiment que mon instinct d'animal prenait le dessus sur moi, je ne le voulais pas, mais je n'avais pas le choix, Viktor ne me laissait pas le choix. Pourquoi me faisait-il subir tout cela? N'avais-je pas toujours été un bon toutou pour lui? Ne lui avais-je pas toujours obéit? Et voilà comment il me remerciait, en me privant de sang, me rendant sauvage, me faisant crier de rage... Il avait placé mon cachot exprès pour que la lune vienne me narguer de sa lumière, et lorsque celle-ci apparut, je ne pus contrôler ma transformation. C'était douloureux, très douloureux... J'évitais de me transformer dès que je le pouvais, mais là on m'y obligeait, et cela faisait encore plus mal que d'habitude. Je sentais mes côtes s'espacer pour agrandir mon torse, mes yeux devenaient bleu alors que mes dents poussaient plus que nécessaire. Ma mâchoire s'allongeait pour devenir un museau tandis que des poils poussaient tout le long de mon corps... Et les soldats avaient mit quelques humains dans ma cellule, histoire d'accélérer le tout. Je pouvais sentir leur peur, ils étaient terrorisés devant moi et il y avait de quoi vu ce que je pensais faire d'eux en cet instant même... Quand la transformation fut terminé je me jetai sur eux, buvant tout le sang qu'il fallait pour me nourrir, mais on m'empêcha de les tuer. Pourquoi devaient-ils rester en vie? Je ne comprenais pas une fois de plus... Mais quelques jours plus tard, quand je reconnus ces hommes, et que je vis ce qu'ils étaient devenu, je compris...

Je comprenais enfin ce qu'il voulait dire quand il parlait d'en produire plus... Ainsi donc il se servait de moi pour créer de nouveaux Lycans comme moi... Pour en faire des esclaves à leur tour... Même si ils étaient déjà esclaves en étant humains, ils seraient plus fort qu'avant. Il nous mit à tous des colliers bordés de pointe, ainsi si on tentait de se transformer, cela serait pour mourir. Certains l'ont fait justement pour cela, ne supportant pas leur nouvelle condition... Au fil des mois il m'en fit produire de plus en plus, ne se servant plus seulement de moi mais des autres pour aller plus vite. C'est ainsi qu'il créa la race des Lycans, en nous obligeant à transformer des humains pour le servir. Viktor, il pensait nous asservir, et cela fonctionna... J'étais né dans la servitude, les Lycans sont nés esclaves, et nous pensions le rester jusqu'à la fin de nos vies. Mais d'en un sens j'étais toujours en quête d'une seule chose... Je ne me préoccupais pas vraiment des autres de mon espèce, m'en voulant un peu d'être à l'origine de ce qu'ils étaient et je pensais qu'ils m'en voudraient également... Ainsi je ne m'intégrais pas vraiment, d'autant plus que j'étais le préféré de Viktor et que cela me valait une certaine liberté. Je n'étais pas enfermé comme tous les autres après avoir travaillé, je pouvais rester libre dans mes appartements, même si ceux-ci étaient complètement pitoyables, et dehors en plus, c'était déjà ça. Je n'étais pas non plus étroitement surveillé par les vampires, ils me faisaient un minimum confiance et cela m'aida énormément. Après tout si j'avais été traité comme les autres je n'aurais pas pus prendre ce fameux passage...

Un jour, alors que j'en avais marre de travailler, et que je ne supportais plus le fait que l'un des nôtres se fasse fouetter, j'aperçus une grille menant aux catacombes. Je regardai autour de moi pour vérifier que personne ne m'observait, puis je soulevai la grille pour y entrer rapidement. Ici, il n'y avait personne... personne pour me surveiller ou me dire quoi faire. J'avais déjà l'impression d'être un peu plus libre qu'avant, même si c'était loin d'être le cas. A force de marcher, d'emprunter d'autre chemin, de grimper aux murs... j'atterris à un endroit que je ne connaissais pas. En hauteur, bien en haut du château, comme un balcon naturel. La vue de là était magnifique, et je ne pus que respirer profondément l'air... J'avais l'impression d'être libéré de toute pression, même si j'avais toujours ce collier autour du cou...

"Que fais-tu ici Lycan?"

Une voix froide, féminine, qui semblait me détester. Je me retournais vivement et ce que j'aperçus me coupa le souffle. C'était Sonja... Que faisait-elle ici? Qu'allait-elle faire, me dénoncer? Si elle le faisait je serais fouetté, et Viktor n'aurait plus de considération à mon égard. Mais pour l'instant mon sort m'importait peu. Elle me parlait... C'était la première fois qu'elle m'adressait directement la parole, je le savais car chaque moment où je pouvais l'apercevoir me restait en mémoire et je n'oubliais rien qui venait d'elle. Je ne sus quoi répondre, je ne pus répondre, trop surpris de l'entendre enfin me parler, même si c'était pour me dire cela.

"Je t'ai posé une question!!"

"Je... "

Il me semblait impossible de prononcer quoi que ce soit, comme si lui parler ne m'était pas permis, comme si je n'en étais pas digne. Cela faisait pourtant des années que j'attendais ce moment, depuis que je l'avais aperçus la première fois... Aujourd'hui, j'avais l'occasion de lui faire la conversation, et je n'arrivais pas à saisir cette chance. Il fallait que je me reprenne, et j'avais décidé de jouer sur l'honnêteté.

"Un lycan se faisait fouetter, je ne l'ai pas supporté..."

"Mon père te pensait plus fort que cela, il sera déçu."

Alors elle allait me dénoncer... Non, je ne pouvais pas la laisser faire, mais je ne pouvais pas non plus l'en empêcher. Il fallait qu'elle change d'avis, mais que dire? Je ne supportais pas le fait qu'elle me pense faible. Déjà qu'elle n'avait aucune considération à mon égard, alors si en plus je baissais dans le peu d'estime qu'elle avait pour moi...

"Je suis fort!! C'est le fait de ne rien pouvoir faire que je ne supporte pas!! Que feriez-vous à ma place?"

"Mais je ne suis pas à ta place!! Ne compare pas ce qui n'est pas comparable..."

"Je suis venu ici pour éviter d'avoir à désobéir à votre père..."

"En lui désobéissant? Drôle de façon de voir les choses..."

Mais avait-elle réponse à tout? Elle avait l'air d'avoir un caractère fort, j'adorais cela et en même temps cela mettait ma vie en péril... Si Viktor venait à apprendre que j'étais venu ici alors que je n'en avais pas le droit, cela ne pourrait pas être bon pour moi. Je ne voulais pas qu'il pense à mal de moi, j'étais son favoris, et je n'étais pratiquement jamais fouetté, je ne voulais pas que cela change. Je devais réussir à contrer les dire de Sonja, sans la blesser car sinon elle risquerait d'aller encore plus rapidement prévenir son père.

"Il valait mieux que je vienne ici? Ou que je me jette sur l'un des vôtres?"

"Tu aurais put simplement te contenir..."

"Je ne pouvais pas, j'en suis désolé..."

Mes yeux se baissèrent, tandis que je sentais le regard curieux de Sonja se poser sur moi. Était-elle intrigué par moi? Si seulement... Au moins, cela voudrait dire qu'elle avait un quelconque sentiment pour ma personne. Je trouvais cela fabuleux et je ne regrettais en rien ma désobéissance, car elle m'avait permis de la rencontrer. Finalement, elle ne partit pas le dire à son père, mais nous conversâmes pendant un certains temps, jusqu'à ce que la pensée que mon absence ce fasse vraiment sentir parmi les esclaves arriva en moi... Mais quand je fus de retour en bas, personne n'avait remarqué que j'étais partis, et je repris mon travail, ne pouvant m'empêcher d'avoir un petit sourire au coin des lèvres. Je l'avais rencontré, je lui avais parlé. Je n'avais pas pus rêver mieux comme journée...

Ce fut à ce moment là que le bonheur commença à me sourire. Les rencontres avec Sonja se multipliaient... Tout d'abord j'avais décidé d'y retourner une semaine plus tard, le même jour, à la même heure, et elle avait pensé la même chose. Ainsi nous avions put de nouveau discuter, en cachette, en secret... Je partageais un secret avec elle, notre secret. Plus je la découvrais, et plus je voyais en elle une fille formidable, et elle ne semblait pas me détester au contraire. Sinon pourquoi serait-elle aussi venu la fois d'après? Et la fois suivante? Puis on trouva plus de temps pour se voir, à d'autre moment, lorsque nous étions sensé dormir, on se retrouvait tous les deux pour discuter. Elle me changeait, sa force de caractère déteignait sur moi, me rendant plus fort... Et Viktor me nomma peu de temps après gouverneur des lycans, m'offrant une place privilégié, bien plus que celle que j'avais avant. Mais nous étions encore jeune Sonja et moi, et l'amour entre nous n'en était encore qu'au stade de l'amitié, le désir n'existait pas encore... Pourtant un jour il apparut, et sans comprendre comment ça nous était arrivé, nous fîmes l'amour pour la première fois. Je l'aimais, c'était le bon mot, je l'aimais... Depuis le début, depuis que mes yeux c'étaient posé sur elle c'était de l'amour que je ressentais De son côté, je ne savais pas ce qu'elle ressentait, est ce que j'étais un jouet? Un amusement? Ou bien alors ses sentiments étaient sincère, je n'en avais aucune idée mais j'espérais qu'elle avait de l'amour pour moi. Si elle n'en avait pas, pourquoi ce serait-elle offerte à moi? Je doutais que c'était ce genre de femme... Non, j'étais bel et bien le seul homme dans sa vie, et c'était un honneur pour moi de l'être. C'était le plus beau cadeau qu'elle pouvait m'offrir : son coeur. Et elle le mit sans hésiter entre mes mains... Évidement personne n'était au courant, sauf Lukà, la meilleure amie de Sonja, et sa servante la plus fidèle en même temps. Elle nous couvrait quand nous nous rencontrions... De mon côté, non je ne l'avais dit à personne, et en même temps je n'avais pas vraiment d'amis et la confiance que j'accordais à ceux avec qui je discutais était très limité. Et puis ainsi, nous ne risquions rien... Car pour un vampire il est interdit de s'unir avec un Lycan, pour comme il est interdit à un Lycan de faire la cour aux dames Vampires. Il ne fallait surtout pas mélanger les espèces d'après Viktor...

Mais plus le temps avançait, et moins je supportais le fait d'être un simple esclave... Ce collier autour de mon cou semblait me brûler la peau, et je n'avais qu'une envie : l'enlever. Je voulais sortir de cette forteresse et voir ce qu'il y avait à l'extérieur, car non... je n'étais jamais sortit de ses murs. J'étais né ici, et aller ailleurs m'était interdit... Je savais qu'ici j'avais Sonja, mais ce n'était plus suffisant, et elle pouvait très bien partir avec moi. Je ne supportais plus non plus la souffrance que pouvait ressentir les autres lycans, et j'intervenais de plus en plus quand un vampire sortait le fouet, si bien que je m'attirais leurs foudres et que chacun prendrait énormément de plaisir à me voir souffrir ou mourir. Ce fut cette soudaine envie de liberté qui m'amena à fabriquer cette clé... je la fis de mes propres mains, grâce à mes talents de forgeron... Elle me permettait d'ouvrir le collier qui me retenait prisonnier, et je savais que sans lui je pourrais facilement m'échapper et être libre... et surtout je pourrais me transformer. Mais lorsque j'en parlai à Sonja...

"Sonja, si je partais... Est ce que tu viendrais avec moi?"

"Si tu partais? Qu'est ce que tu racontes? N'y songes même pas!! Ils te pourchasseraient et ils te marqueraient comme les autres!!"

"Pas si j'arrive à me débarrasser de ça!!"

Je mettais mon collier bien en évidence, avant de chercher dans mes vêtements ma clé... Sans ce collier, j'avais des chances de m'en tirer, et elle le comprendrait. Je pouvais admettre qu'elle pouvait s'inquiéter de mon sort, et du sien si elle devait me suivre... Mais je ne pouvais plus rester ici... Je lui montrai la clé tout en continuant:

"C'est moi qui l'ai fabriqué!! Cette clé représente ma liberté!!"

"Lucian promets-moi de ne pas l'utiliser!!"

Comment? Quoi? Ne pas l'utiliser? Je venais de lui prouver que je pouvais être libre et elle me demander de renoncer à ma seule chance de vivre enfin une vrai vie? Non, hors de question!!

"Promets-le!!"

"Alors c'est ça ta réponse? Tu ne viendras pas... Tu veux me garder ici et me condamner à être un animal?"

"Lucian..."

Pourquoi me faisait-elle ça? Elle avait vraiment l'air d'y tenir, je pouvais le voir dans son regard. J'avais la désagréable sensation que si j'utilisais cette clé, je la tuerais, qu'elle ne le supporterait pas. Avait-elle si peur de quitter sa vie? Ou alors c'était son père qu'elle craignait? Si ce n'était que ça, je m'occuperais de Viktor, pour nous, pour notre amour. Elle ne devait pas s'inquiéter, et je devais trouver un moyen de la convaincre.

"Vampire ou Lycan, nous sommes tous les deux des enfants de Corvinus et pourtant ma famille ne compte que des esclaves. J'utiliserais cette clé, et je franchirais ces murs, mais je ne pourrais jamais être séparé de toi..."

Je venais ainsi de lui assurer que je resterais un esclave tant qu'elle ne serait pas prête à me suivre, tout en espérant qu'elle le serait bientôt. Mais je gardais cette clé avec moi, tout contre moi, bien caché dans mes vêtements. Il ne fallait que personne ne la trouve, car si on me surprenait avec, ce serait la mort assuré... Mais autre chose pouvait me détruire, nous détruire... Notre secret... Moi qui le pensait en sécurité, bien gardé, j'eus la mauvaise surprise d'apprendre qu'une nouvelle personne le connaissait. Tanis... Car tandis que Sonja partait pour escorter les nobles vers la forteresse, il s'approcha de moi en me conseillant d'être prudent, pour que mon regard ne trahisse pas mon secret... Je savais pertinemment qu'il parlait de mon amour pour Sonja, et j'avais la sensation qu'il connaissait celui qu'elle avait envers moi. Mais il était l'un des hommes les plus proches de Viktor, et rien que le fait d'être encore vivant prouvait qu'il ne l'avait dit à personne. Est ce qu'il comptait le faire? Aucune idée... mais cela m'inquiétait grandement, tout comme les hurlements de loups qui arrivaient de la forêt... Et Sonja qui était là-bas... Mon instinct ne me trompait jamais, et là encore il ne me fit pas défaut. Les loups-garous étaient beaucoup trop nombreux là-bas, et mon amour n'avait pas prit assez d'homme pour se défendre et défendre les nobles. Je devais l'aider... Je tentai de prévenir les soldats qu'il fallait intervenir, mais aucun d'eux ne m'écouta, si bien que je ne vis plus qu'une solution... M'échapper pour aller moi-même l'aider. Je savais que les soldats suivraient derrière pour me rattraper, et ainsi l'escorte aurait du renfort. Même si je me ferais punir après, tant que Sonja était en vie, cela m'importait guère... Lorsque j'arrivai à l'endroit, il était déjà trop tard et les loups avaient attaqué, mais si je ne pouvais plus prévenir, je pouvais encore me battre... Et pour me battre contre des loups, il fallait que j'en devienne un... J'avais toujours la clé, et malgré les cris de Sonja me demandant de ne pas le faire, j'ouvris mon collier, et entama ma transformation avec facilité... Avec le temps, cela ne me prenait plus que quelques secondes pour devenir un loup... Quand je fus enfin sous ma forme lupine, je poussai un rugissement terrifiant et soudain, tout sembla devenir calme. J'avais fait taire les soldats, les humains mais aussi les loups-garous... Comment cela était-il possible? Ne voulaient-ils plus se battre? Ils m'écoutaient, ils m'avaient écouté et chacun retourna dans la forêt tandis que les gardes de Viktor arrivèrent, et que je redevenais humain, prêt à subir la colère de mon maître...

Et elle fut terrible... Tout d'abord car je me reçu deux flèches en argent, que les soldats m'envoyèrent alors que j'étais encore sous ma forme de loup. Ce fut Sonja qui me les enleva, et qui tenta d'expliquer à Viktor que j'avais fais cela pour la sauver. Comme si cela suffirait, le simple fait que je lui avais désobéit était pire que tout pour lui. Il me frappa au visage, chose qu'il avait rarement fait, avant de me dire que pour moi, la belle vie, c'était finit. Je n'avais jamais eu de belle vie, mais je savais que désormais elle serait bien pire que tout. Pour Sonja aussi, elle serait dorénavant étroitement surveillé par son père. Pour l'un comme l'autre, le moindre faux pas serait sûrement fatal, et se voir allait être de plus en plus compliqué. Je fus ramené à la forteresse, et attaché dans la cour... J'eus comme un procès où l'on m'accusait d'avoir retiré mon collier ce qui correspondait à trente coup de fouet... trente... Cela parait peu, savez-vous ce que c'est quand on trouve des lames en argent au bout du fouet? Sentir la lame vous rentrer dans la peau à une vitesse affolante, et savoir que cela recommencera pendant trente coup, et plus on vous fouette, moins votre peau vous protège, plus vous souffrez. Je revois encore le visage de certains gardes qui jubilaient de ce moment... ainsi que la voix de Viktor, venant me parler juste avant de la punition ne commence:

"En me trahissant Lycan tu m'as enfoncé une dague en plein coeur. Tu étais comme un fils pour moi... dire que je t'ai donné la vie."

"Vous m'avez donné des chaînes!!"

"J'aurais pensé après toutes ces années que tu aurais finis par comprendre que tu ne peux pas avoir l'une sans les autres... Allons-y!!"

Il sonnait l'heure de la punition... Je me préparais à cela, ne répondant pas aux provocations des gardes, serrant les dents, prêt à ressentir la douleur... Je jetai un regard à la fenêtre de la chambre de Sonja, elle n'y était pas, je ne voyais que le reflet des lumières allumés, sûrement quelques bougies... J'entendais le garde traîner les chaînes pour être à une certaine distance, faisant vibrer les trois lames qui me lacèreraient le dos. Ma respiration c'était accéléré, ameutant le plus d'oxygène possible dans mon corps pour éviter d'avoir trop mal. Puis le premier coup frappa... J'avais beau eu me préparer, on était jamais prêt à une telle douleur. Pourtant mes dents serré m'empêchèrent de crier... Mon visage se crispa dans une expression horrible, reflétant exactement ce que je ressentais... Et ce n'était que le premier. Pourtant je restais debout... Je sentais ma chair se détacher de mon dos, et mes yeux semblait sortir de leur orbite à chaque nouveau claquement de l'arme... Il ne fallait pas que je cri, il ne fallait pas que je cède, pour Sonja, si elle m'entendait elle ne se sentirait pas bien... Et mon affaiblissement ferait trop plaisir aux gardes vampires... Pourtant, au bout d'un moment, je ne pus retenir ma voix, ni mes jambes qui fléchirent. Un Lycan tenta d'intervenir, mais il se fit vite maîtriser... Mes yeux se posèrent une nouvelle fois sur la fenêtre de Sonja, je pouvais voir son ombre, désespéré de la situation... J'essayais de calmer mes cris, mes hurlements, mais rien n'y faisait, je tombais devant mes maîtres qui eux discutaient tout en retournant à leurs occupations... Lorsque les trente coups furent donné, on m'amena en cellule sans m'apporter aucun soin... A quoi cela servirait? Mon pouvoir de régénération suffisait, et calmer la douleur ne faisait plus partie de mes avantages... J'étais désormais, comme les autres...

En arrivant à ma cellule j'étais presque inconscient, il valait mieux cela qu'avoir mal, du moins pour ma part... Ainsi donc je me retrouvais au sol, sans vraiment chercher à savoir si j'étais seul, où si il y avait des personnes à côté de moi. Pourtant j'entendais des voix, des personnes disant qu'il ne fallait pas m'approcher. Soudain je sentis de l'eau couler de l'eau couler près de ma bouche. On essayait de me faire boire? Je sentais qu'il n'y avait pratiquement que des humains autour de moi, et tous étaient apeuré. Mais l'un d'entre eux semblait s'occuper de moi malgré tout. Pourquoi? Il n'avait pas peur de moi? Cela m'étonnait assez, mais tant mieux. Enfin ce n'était pas de l'eau qu'il me fallait, mais du sang... La nourriture humaine pouvait nous être fatale, et seul le sang nous nourrissait... Mais mon pouvoir de guérison marcha petit à petit et je me réveillai malgré tout. Je pus reconnaître l'homme qui m'avait aidé, c'était le grand noir qui c'était battu contre les Loups-garous lors de l'attaque, tandis que les autres c'était contenté de crier... J'avais trouvé cela très courageux, pour un humain... et je ne m'étais pas retenu de lui dire. D'ailleurs, quand je lui avais demandé si les loups ne l'avaient pas effrayé il m'avait répondu:

"Si, mais je voulais rester en vie..."

"Et moi je te fais peur?"

Après tout, il m'avait vu me transformer dans la forêt, il avait toutes les raisons d'avoir peur de moi... Surtout qu'il n'était qu'un humain, et qu'il avait toujours pensé que ces histoires n'étaient que des légendes. Aujourd'hui il avait la preuve que tout était vrai, et je savais qu'il était destiné à devenir l'un des nôtres.

"Oui"

"Il ne faut pas avoir peur. Je ne mordrais pas... beaucoup..."

Évidemment, j'avais été ironique dans ma phrase, bien que mystérieux. Et cela lui arracha un sourire... Je voulais le rassurer, je n'étais pas un ennemi, et je pense qu'il l'avait compris. Mais il avait été honnête avec moi. Beaucoup m'aurait répondu qu'ils n'avaient pas peur de moi, par fierté et orgueil... Et lui aurait put, il était plus grand et plus musclé que tous les autres, mais il m'avait dit la vérité et c'était une qualité que j'appréciais.

"Tu es comme eux?"

"Non!!"

Je lui expliquais ensuite la différence entre eux et moi... Qu'ils étaient la progéniture direct de William, incapable de reprendre forme humaine, sans âme ni sentiment. Ils étaient vraiment des bêtes et ils étaient contagieux... Non, eux ne méritaient pas de vivre, mais sans eux je ne serais pas né non plus. Cela aurait été peut-être une bonne chose, cela aurait évité à tous ces humains de devenir Lycan et esclaves...

"Mais je t'ai vu... Ils t'ont obéit je l'ai vu..."

"Oui... Oui c'est vrai."

Je n'avais d'ailleurs toujours pas compris pourquoi, et cela m'intriguait. Ils m'avaient obéit, avaient-ils compris ce que j'avais voulu leur dire? Avaient-ils vu en moi comme un chef? Peut-être parce que moi je savais ce que je faisais quand j'étais sous forme lupine, j'étais plus intelligent qu'eux. Peut être que... Beaucoup d'hypothèse m'arrivait... Je ne pouvais m'empêcher de me dire que si j'arrivais à leur faire faire ce que je voulais, je pourrais plus facilement sortir d'ici... Mais là je n'avais pas de quoi les appeler, un simple cri et je serais mort avant qu'ils aient put m'entendre... Sonja aussi vint me voir devant ma cellule, s'excusant d'être sortie malgré les avertissements de tout le monde, et l'ordre de son père de rester dans l'enceinte du château. Et elle prenait encore des risques en venant me voir... Je ne pouvais lui en vouloir, car si elle n'était pas sortit, serait-elle vraiment la Sonja que j'aimais? Non... Je l'aimais pour ce qu'elle était, chacun de ses gestes, chacune de ses paroles... Bonne ou mauvaise peu m'importait, cela faisait d'elle la femme pour qui mon coeur avait succombait. Mais je ne pouvais plus lui cacher mes pensées...

"Je ne peux pas rester ici, il faut que je quitte cet endroit!!"

"Mais maintenant mon père va te surveiller d'avantage..."

"Et parmi tes tueurs il n'y en a aucun en qui tu as confiance?"

"Leur loyauté à l'égard mon père est plus grande que leur loyauté envers moi..."

"Tanis..."

"On ne peut pas lui faire confiance."

Et pourtant, il connaissait notre secret et Viktor n'était toujours pas au courant de notre relation. Cela voulait dire qu'il ne lui avait toujours pas dit, à personne d'autre d'ailleurs. Pouvions-nous lui faire confiance? Non c'était certains, néanmoins il était au courant et on ne pouvait plus rien y changer... Si il n'avait rien dit c'était qu'il attendait le bon moment pour nous faire chanter, il fallait que l'on sache et j'exposais mes idées à Sonja, la mettant en même temps au courant... Elle allait essayer de savoir ce que nous cachait Tanis, et moi en attendant je resterais prisonnier, dans ma cellule... Car Viktor n'avait pas menti, la place de privilégié que j'avais, il me l'avait retiré pour m'offrir le contraire... Et tandis que j'attendais que Sonja daigne me donner de ses nouvelles, je regardais à quel point la vie des Lycans était pathétique... La révolte et la rage qui bouillonnait en moi devenait plus présente et je ne pouvais plus contenir ma colère. D'ailleurs, ce fut lors du repas que je la laissa s'échapper, après que deux Lycans se soient battu pour une ration, faisant rire les vampires en même temps... Tandis que l'un s'approchait de la grille, je le prenais en otage tout en lui rappelant avec haine:

"Nous ne sommes pas des animaux..."

Puis je le relâchai et regardai l'assemblé de Lycan...

"C'est ça que vous voulez? Être leur divertissement, leur passe temps, leur petits chiens? Trembler devant le fouet, et ensuite vous empoigner et vous entretuer... C'est ça que vous voulez?"

Je l'avais crié, appelant tous les Lycans à m'écouter... Je ne me contentais plus des quelques chiens qui étaient à côté de moi, mais de tous les prisonniers de cette immense prison... Ma haine était désormais plus grande que tout, et je ne pouvais plus laisser faire les vampires. Nous devions nous libérer... Ce n'était plus moi que je voulais sortir de cet endroit, mais tous mes frères désormais, et je leur montrais... Je me calmais légèrement, avant de laisser de nouveau ma voix s'élever.

"J'ai vécu selon leurs règles toute ma vie... Je les ais protégé, admiré, et pourquoi? Pour être traité comme un animal. Nous ne sommes pas des animaux!!! Nous avons le choix!! Nous pouvons décider d'être plus que ça!! Nous pouvons être esclaves ou nous pouvons être Lycans!!"

Soudain, un cri surgit dans les cellules, une acclamation... Non pas seulement une, mais des dizaines. Des dizaines de Lycans qui acclamaient mes paroles, me donnant raison, brandissant pour la première fois le poing, prêt à se battre pour leur liberté. Ils étaient prêt à me suivre à l'extérieur, et à goûter au plaisir de mener la vie de son choix. Car tel était notre destin... Viktor n'arriverait plus à nous contrôler, pas tous... Il pouvait en contenir deux ou trois, mais si c'était tous les Lycans en même temps qui se rebellaient, il ne pourrait pas contenir notre colère... Tout était en place, la tension entre nous devenait de plus en grande, mais pas dans le mauvais sens. Nous avions hâte de pouvoir agir, mais il fallait que j'attende Sonja... D'ailleurs, les nouvelles d'elle ne se firent pas vraiment attendre. Elle avait vu Tanis, et lui avait proposé un marché qu'il avait bien sûr accepté. C'était le genre de vampire qui faisait tout par intérêt, et une place au conseil l'avait vraiment, énormément, intéressé... C'est ainsi que les gardes m'emmenèrent dans une salle fermé, où mon amour m'attendait, accompagné d'Andreas... Nous ne pouvions parler plus de deux minutes, mais cela suffisait pour préparer un plan, d'ailleurs je lui avouai que je ne voulais plus partir seul mais avec d'autre Lycan, ainsi que Raze, l'humain avec qui j'avais discuté...

"Lucian il n'y a pas de temps à perdre!! Mon père veut te tuer demain après la transformation des humains!!"

Alors donc Viktor avait prévu de me tuer? Ce n'était pas vraiment étonnant, je m'en était un peu douté car déjà des rumeurs courraient sur ma prochaine révolte...

"Tu dois partir dès le levé du jour!!"

"Et toi?"

"Le plus important c'est que tu restes en vie. Le mieux c'est de t'enfuir quand Viktor et les tueurs seront encore endormi, je serais tranquillement auprès de mon père quand tu partiras..."

Mais on ne put discuter plus, il fallait se quitter, déjà... Elle me rassura en me donnant rendez-vous... Elle me rejoindrait dans une clairière près de la rivière trois jours après ma fuite. Heureusement, car je ne pouvais partir sans elle, je ne pouvais et ne voulais vivre sans elle. C'était terrible, j'étais tellement inquiet que quelque chose ne se passe pas bien... Si je n'arrivais pas à m'enfuir, je serais condamné, et je voulais aussi libérer les autres, mais les faire sortir en même temps que moi me paraissait dur... J'essaierais d'en sauver le plus possible mais cela me paraissait tellement risqué... Ce plan de dernière minute, et le temps qui n'avait jamais filé aussi vite... J'avais l'impression qu'à peine ramené dans ma cellule, c'était les humains qu'on venait chercher. Je souhaitais du courage à Raze, car je savais qu'il souffrirait de cette transformation... et surtout qu'il ne voulait pas la subir. Il méritait d'avoir une vie tranquille et apaisée, mais le sort en avait décidé autrement... Leurs transformations signifiaient aussi que l'heure de ma mort approchait à grand pas... ou peut être pas. Car lorsque les cellules furent vidé, j'aperçus Tanis à travers les grilles du plafond. Je crus tout d'abord qu'il voulait me narguer, mais quand il me lança une clé, je compris que ce n'était qu'une autre partie du plan... J'avais ainsi le pouvoir de nous libérer, mais il fallait encore attendre un peu... Juste un peu... Ce n'était pas tout à fait le moment, et puis je voulais attendre le retour de Raze et des autres qui venaient d'être transformé. Cela me parût une éternité, pourtant je savais que c'était plutôt rapide, mais le temps semblait comme arrêté, et je n'en avais plus aucune notion. Tout avait l'air de se passer très lentement, mais l'heure de ma condamnation approchait à grand pas à l'inverse... Puis quand les humains revinrent, ils ne savaient toujours pas ce qui leur était arrivé...

"Ils nous en changé en... comme toi?"

"Oui..."

Puis il me demanda pourquoi... Comme si ce n'était pas assez clair... Je lui expliquais que Viktor voulait se servir d'eux pour sa protection. Après tout c'était la vérité, les loups-garous étaient aux portes de la forteresse, et les vampires en avaient peur... Ils préféraient avoir tout un troupeau de Lycan à l'intérieur, juste au cas où.

"Je préfère mourir..."

"Ça n'arrivera peut-être pas... Le moment est venu. Au levé du soleil, je serais peut-être déjà partie. Si quelqu'un veut prendre le risque, suivez-moi!! Une nouvelle vie nous attend de l'autre côté de ces murs mon ami, et tu peux en faire partie!! Être l'un des nôtres, ou rester pour les servir."

J'avais compris rien qu'à son regard que le choix n'était pas difficile, il me suivrait... Tant mieux, je l'appréciais cet humain, ou plutôt ce nouveau Lycan. Il avait l'air d'être quelqu'un de bien, d'honnête et de loyal envers ses principes et ses amis... Le moment était proche, et chaque lycan qui m'entourait surveillait la lune, attendant patiemment qu'elle se couche et que le soleil montre sa lumière pour pouvoir sortir, enfin... La liberté... C'était une notion inconnu pour moi, et elle m'appelait, j'avais l'impression qu'elle n'attendait que moi et j'étais prêt à la suivre, à l'attraper pour ne plus la lâcher... Nous n'avions plut qu'à attendre qu'un garde arrive, je l'accueillerais dans ma cellule avec plaisir... J'enlevai mon collier avec la clé que Tanis m'avait donné, puis débutai ma transformation. Les autres eurent un peu peur, mais ils connaissaient le plan et l'exécuteraient. Ce fut celui qui m'avait fouetté qui vint, pour voir les nouvelles recrues...

"Vous arrivez trop tard, il est déjà partit..."

Le gardes se précipita dans ma cellule et l'ouvrit... Quel imbécile, son impatience lui coûta la vie et je pris un grand plaisir à le tuer. Le faisant souffrir le plus possible tout en allant vite, pour ne pas attirer l'attention. Il ne fallait pas qu'on perde de temps, sinon nous n'arriverions peut-être pas à sortir. Lorsqu'il fut enfin mort j'inversais ma transformation, laissant le sang de ce vampire couler de ma bouche jusqu'à mon torse... Ma cellule était ouverte et je pouvais libérer les autres, tous les lycans me prêtaient attention et je leur criais:

"Êtes-vous avec moi?"

Ce fut encore toute l'assemblé de notre espèce qui poussa un cri... Comme un cri de guerre qui retentissait dans les murs, et préviendrait sûrement les vampires de notre petite rébellion. Mais elle n'avait rien de petite!! Nous avions décidé d'être libre, et on ne se gênerait pas pour avoir ce que l'on voulait. Je sortis de ma cage, ouvrant celle de mes voisins, et de tous les Lycans que je pouvais croiser. Plus nous serions nombreux à tenter de sortir, et plus nous avions de chances d'y arriver... Ainsi j'essayais de faire venir tout ceux le désirant... Nous étions nombreux, nous dirigeant vers la sortie la tête haute. Évidement les vampires commençaient à intervenir, mais chacun de nous les repoussait et rien ne semblait plus pouvoir nous arrêter. Les tueurs ne pouvaient rien faire contre toute une armée de Lycan... Nous leur prenions leurs clés pour être plusieurs à ouvrir les cellules... Par là, là ici, en bas... Je les guidais du mieux que je le pouvais vers la sortie qui nous paraissait tellement loin et pourtant si proche. La cour était calme... Apparemment, tout le monde n'était pas encore au courant, et nous essayions de rester le plus discret possible pour que l'alerte ne soit pas donné trop vite, ou du moins qu'elle soit donné trop tard. Mais lorsque l'un des nôtres tomba en faisant du bruit, les gardes nous repérèrent et se mirent derrière les arbalètes à tour, nous envoyant des dards immenses qui nous bloquaient le passage petit à petit... Mais nous n'abandonnions pas, avançant, évitant les barre de fer comme nous le pouvions, passant en dessous ou au dessus... Beaucoup d'entre nous finir leur vie empalé sur le couloir de la liberté, et ne pourront jamais la connaître... Mais le pire fut quand tous se retrouvèrent bloquer derrière une rangée de ces barres, lancé exprès pour nous barrer la route... On ne voulait pas les abandonner, et Raze tenta de briser les dards, en vain... Je ne pus que l'obliger à me suivre, promettant à ceux bloqué que nous reviendrions, et je le ferais... Je ne les abandonnerais pas à leur sort et lorsque nous nous serions organisé en dehors de la forteresse, nous reviendrions pour tous les libérer... Les vampires n'avaient qu'à se débrouiller seuls, comme ils l'avaient toujours fait avant nous... Nous ne fûmes pas beaucoup à réussir à nous échapper, et je fus le dernier à partir en direction de la forêt. Viktor était là, à un de ses balcons et il me regardait avec une haine que je lui rendais... Il fut le premier à détourner le regard, à cause du soleil... Le soleil, mon plus grand allié en cette journée... Arrivé à la forêt, nous goûtions pour la première fois à la véritable liberté et chacun enlevait son collier...

"J'avais jamais franchi ces murs..."

"Et bien profites-en Xristo, car il va bientôt falloir y retourner! Nous n'avons pas tous réussit à sortir et je ne laisserais pas mes frères moisir là-bas!! Nous avons humilier Viktor et il va s'en prendre à eux..."

Je n'imaginais même pas ce qu'il comptait leur faire pour me faire payer mon acte... Mais cela ne durerait pas très longtemps...

"Peut-être mais c'est déjà beau qu'on soit sortit de là vivant!! On est qu'une poignée, et on a pas d'arme!!"

"C'est vrai, pour l'instant..." Je me tournais vers Raze. "Le noble qui t'as amené jusqu'ici, tu pourrais nous conduire jusque chez lui?"

"Oui"

"D'accord... Venez!!"

Je me dirigeais sans plus attendre dans la forêt, suivit par les autres loups. Et récupérer les armes ne fut pas difficile, les humains étaient faibles et l'un de nous n'avait eu cas se transformer pour qu'on ne nous empêche pas de prendre ce que nous voulions. Maintenant nous étions armés, mais je ne pouvais les obliger à me suivre. Seul ceux qui le voudraient m'aideraient... Je venais de les libérer, ce n'était pas pour une autre sorte d'esclavage et chacun était libre d'aller où il le voulait. Je le leur dis, alors que nous étions tous réunit et je fus surpris du nombre de lycans qui me suivit dans mon combat. Pratiquement tous... Tel était notre mentalité, on abandonnait pas les siens à leurs sorts. La solidarité lupine... Je ne la connaissais pas jusqu'à maintenant. Mais nous pouvions faire désormais tout ce que nous voulions, et on se découvrait de nouveau. Il a fallut s'organiser, et trouver la clairière dont nous avait parlé Sonja... Ce ne fut pas très difficile. J'ordonnais à Raze de regarder dans les propriétés de l'ouest combien d'esclaves voulaient se joindre à nous tandis que je partais de mon côté... Il fallait que je fasse quelque chose... Cela m'intriguait depuis trop longtemps, mais pour cela je devais m'enfoncer plus profondément dans la forêt. Je savais que je risquais ma vie en faisant cela, mais je devais savoir, il fallait que je le fasse. C'est ainsi que je confiais les rennes de notre campement au tout nouveau loup-garou, mais même si je ne le connaissais pas depuis très longtemps, c'était en lui que j'avais le plus confiance... C'est ainsi que je marchai pendant plusieurs heures, laissant la nuit tomber tandis que j'étais au plus profond de la forêt... Je cherchais quelque chose de bien spécial et il me fallut du temps pour le trouver. Mais je finis par y arriver... le repère des loups-garous. J'en avais des centaines devant moi, et ils ne semblaient pas être très content d'apercevoir un humain à leur porte... Mais ils m'avaient obéit une fois, et si je le devais je me retransformerais, mais si ils pouvaient me reconnaître en tant qu'humain... Je ne bougeais plus, terrorisé que le moindre petit geste déclenche une attaque. Je sentis un museau à côté de mois, entendis un grognement... Puis le loup hurla de toute sa force, si fort que même Viktor avait dut entendre ce cri terrifiant. Tant mieux... Et moi j'étais toujours en vie, mais encerclé par des bêtes sauvages, que j'avais moi-même tué pendant un moment. Mais ils ne m'attaquèrent pas. Celui qui semblait être le mal dominant me regarda puis finit par arrêter de grogner, comme si il m'avait accepté et je savais qu'à partir de ce moment là, je ne risquais plus rien à leurs côtés. Lycans première et deuxième génération seraient réunit pour cette bataille, et cela allait vraiment nous être utile...

Deux jours plus tard, Sonja devait enfin arriver... Je trépignais d'impatience à l'idée de la retrouver, et surtout de la mettre en sécurité. Mais elle ne venait pas, et chacun était à l'affût du moindre de mouvement. Mais rien.... M'aurait-elle oublié? Aurait-elle vu que sa vie actuelle était mieux qu'une vie avec moi? Ou alors Tanis l'avait trahi... Cela pouvait être tellement de chose à la fois... Je ne trouvais pas cela normal, et même si Xristo me dit que ce n'était pas prudent de l'attendre, je voulais tout de même rester ici. Ses excuses n'étaient pas valable, il trouvait cela dangereux à cause du simple fait qu'elle n'était pas l'un des nôtres...

"Aurais-tu oublié que c'est elle qui nous a libéré?"

"Mais c'est un vampire!! Si elle c'est joué de toi elle peut les conduire ici"

S'en était trop!! Comment osait-il parler de Sonja de cette façon!! Sans elle, nous serions tous toujours enfermé, et je l'aimais!! Elle m'avait toujours aidé, et elle n'avait toujours voulu que notre bien!! Je ne supportais pas entendre mes hommes parler mal d'elle. J'avais confiance en elle, je la connaissais et je savais ce qu'elle valait!! Elle n'était pas comme les autres vampires, j'oubliais même parfois qu'elle en était une. Je la plaquai contre un tronc d'arbre, une main à la gorge...

"Les tueurs vont très certainement se mettre en chasse, et il est possible qu'ils retrouvent notre trace, mais ce ne sera pas de son fait!! Je fais confiance à Sonja et tant que c'est moi qui commande, fais en autant"

Je le lâchai, retournant à mes activités... Ils avaient accepté d'être sous mon commandement, ce n'était pas pour me laisser ou ne pas m'obéir. Je leur avais laissé le choix, et si il voulait partir il le pouvait. Mais tant qu'il restait, alors il devait m'écouter. Sonja ne nous trahirait jamais, et il devait y avoir une bonne raison à son retard... D'ailleurs, un bruit de sabot se fit entendre au loin!! Cela ne pouvait être qu'elle, oui!! Mon coeur se mit à battre bien plus que nécessaire et je me tournais vers l'horizon, attendant enfin de pouvoir l'apercevoir. Je m'approchais de son cheval, prêt à l'accueillir avec un sourire, mais quand je vis qui était sur le cheval alors mon sourire s'effaça aussitôt.

"Lùka? Qui a-t-il? Où est elle?"

Lùka était l'une des meilleures amies de Sonja, et aussi sa servante... Elle n'avait jamais révélé notre secret, pour protéger Sonja, mais elle ne m'avait jamais aimé non plus, clamant que notre relation était trop dangereuse et pas naturel. Comme si l'amour se contrôlait...

"Sonja est prisonnière. Il sait pour vous deux!!"

J'eus l'impression que mon coeur s'arrêta sur l'instant même où j'entendis cette phrase. Viktor avait donc apprit pour nous... Je ne préférais pas imaginer sa réaction, ni ce qu'il avait fait subir à Sonja après cette révélation. Mais une seule chose était présente dans mon esprit.

"Il va la tuer..."

"J'ai pensé qu'il fallait te le dire."

Elle me regardait avec colère, je pouvais voir au plus profond de son regard qu'elle me haïssait... Pas seulement d'être un lycan, mais d'avoir mit Sonja dans une telle situation. Et à l'instant même je me haïssais aussi pour cela. Si j'étais resté bien sagement à ma place, à travailler pour Viktor, il n'aurait pas eu besoin d'apprendre la vérité, il n'aurait jamais su et je serais tranquillement dans les bras de ma bien-aimé... A peine Lùka repartit que je préparais mes armes, paré à partir pour la forteresse afin d'aider mon amour.

"C'est un piège et tu le sais!!"

"Je ne la laisserais pas mourir seule!!"

"Ils t'ont suivit jusqu'ici si tu pars ils ne voudront pas continuer..."

"Je vais te confier un secret mon ami : ils ont cru qu'ils me suivaient mais en réalité ils suivaient leur désir de liberté c'est ce qui les a amené ici. Tu peux très bien les rassembler jusqu'à mon retour, et les guider si je ne reviens pas!!"

Je ne le laissai pas répondre et partis pour la forteresse. Je n'aurais pas de mal à la libérer, je connaissais tous les recoins du château par coeur, y habitant depuis toujours... D'ailleurs je n'avais toujours connut que lui, et moi qui l'avait toujours vu immense, aujourd'hui il me paraissait bien petit. Y entrer ne fut pas dur et aucun garde ne me repéra. Pourtant, je savais qu'ils m'attendaient, que Sonja était encore en vie parce que Viktor voulait me voir revenir. Mais elle resterait vivante... Je ne comptais pas la laisser mourir, pas comme ça... Je courrais dans un silence absolu à travers la cour puis les couloirs, n'ayant aucune difficulté à me faire petit, j'étais habitué puisque j'avais appris à rester discret et silencieux depuis ma plus tendre enfance. Je passais à quelques mètres des gardes sans attirer leur attention... Ils étaient vraiment stupide, ils nous sous-estimaient, nous croyant moins fort que nous ne l'étions en réalité. Nous avions réussit à nous enfuir et ils continuaient à croire que nous étions des incapables. Mais tant mieux pour moi, cela me facilitait la tâche après tout... La seule difficulté arriva quand je fus devant la chambre de ma bien-aimé. Il y avait deux gardes devant sa porte, et il ne fallait pas que je sonne l'alerte... Ainsi, je fis du bruit dans un couloir voisin, attirant leur attention et espérant que l'un des deux vienne voir ce qu'il se passait. Ce fut le cas et je l'égorgeai en un geste rapide et précis, limitant ainsi ses cris. ce fut pareil pour le second et le passage fut très vite libéré. J'ouvris les portes de la chambre avec force... Elle était là, un épée à la main, prête à se battre contre ses bourreaux. Mais ce n'était que moi et quand elle me vit la seule chose que nous pûmes faire c'est plonger dans les bras l'un de l'autre. Trois jours, cela m'avait parut tellement long... Je pouvais enfin respirer son odeur si sucré, caresser ses doux cheveux... Mais nous n'avions pas le temps pour tout cela, nous devions nous enfuir... Et après avoir prit rapidement de ses nouvelles, je la traînais hors de la chambre. Nous ne pouvions plus perdre de temps, je ne la laisserais pas derrière moi une fois de plus. Cette fois-ci je partais avec elle, ou je ne partais pas. De toute manière si on nous prenait, nous mourrions tous les deux, alors il valait mieux réussir à partir d'ici....

Tout se passa très bien jusqu'aux catacombes... Nous avions emprunté le passage qui partait de ma forge, un chemin que je connaissais parfaitement bien et que j'avais pris pour venir. Nous courrions, sentant de plus en plus la liberté, la voyant presque au bout du chemin, quand soudainement une grille s'ouvrit au dessus de nous, laissant tomber un baril suivit d'une torche... Nous courûmes aussi vite que possible vers l'opposé avant que le baril n'explose dans le feu... Mais alors que nous nous essoufflions une autre grille s'ouvrit, laissant tomber un autre baril... Puis encore une autre, et une autre... Nous fûmes vite bloqué par les flammes, et peu d'options s'offraient à nous. On regarda la grille en même temps, se rendant compte que nous n'avions plus le choix. Fuir ne suffisait plus, il fallait désormais se battre pour notre liberté. Ce fut moi qui sautai en premier, élégant, atterrissant assez loin des gardes pour me préparer à me battre. Les soldats me foncèrent dessus et je n'eus aucune difficulté à les tuer, puis je donnais le signal à Sonja pour qu'elle remonte elle aussi à la surface... Le combat commençait à prendre une autre ampleur, nous deux, contre tout le monde. Je commençais à perdre le dessus, me faisant frapper, re-frapper, les coups n'en finissaient plus de tomber et ce fut plusieurs arbalètes qui m'entourèrent, me menaçant de leurs pointes fatales et j'arrêtais de bouger, ne voulant pas mourir. Viktor intervint, frappant Sonja qui le menaça de son épée...

"Comment oses-tu me menacer de ton épée!!"

"Je ne voulais pas en arriver là..."

"Je suis ton père!!"

Alors le combat commença, Père et fille... épée contre épée... Et moi qui ne pouvait rien faire. Viktor était le plus fort des vampires, et je me demandais si Sonja serait capable de le battre. Je ne pouvais que regarder le scène et les arbalètes avec colère... Ils prenaient chacun leurs tour le dessus, jusqu'à ce que Sonja le désarme et mette son épée sous sa gorge. Elle pouvait en finir avec lui, mais il était son père...

"Ce n'est pas en me tuant que tu sauveras ton précieux Lycan!!"

"Rappelez vos hommes je vous en prie, par égard pour l'enfant que je porte..."

Quoi? Que venait-elle de dire? L'enfant qu'elle portait? Non... enfin... Je ne comprenais pas, était-elle enceinte? Elle attendait un enfant de moi... L'information semblait m'arriver au ralentit et je n'arrivais pas à l'assimiler entièrement. Pourtant elle hantait mon esprit, j'allais être père... Je pouvais être père. Ces mots résonnaient à l'intérieure de ma tête, père, enfant, Sonja... J'aurais, certes, voulu l'apprendre d'une autre manière, mais j'étais au courant. Pourquoi ne me l'avait-elle pas dit plus tôt? Sûrement pour me protéger afin que je garde mon esprit pour la bataille. Un immense bonheur m'envahit, mélangé à l'inquiétude car même si moi je voulais cet enfant, Viktor ne le voyait pas de la même manière.

"Un miracle père!! Le fruit de nos deux espèces réunit!!"

"Quoi? Je maudis le jour où ta mère à perdu la vie pour te mettre au monde!! Cette chose qui est en toi est une monstruosité!!"

Comment osait-il parler de mon enfant de la sorte, et de sa fille... De sa propre chair et famille!! N'avait-il donc aucun coeur? Sa haine envers ma race était-elle aussi grande que cela? Pourquoi ne voulait-il pas nous mélanger, quel était le danger? Je ne comprenais pas, et la colère qui montait en moi était d'une force incroyable... Mais je ne pouvais rien faire, un seul mouvement et je perdais la vie, anéantissant toutes les chances de sauver mon amour et ma descendance... Puis, sans comprendre comment, Viktor sortit une dague et se jeta sur Sonja tandis que je criais son nom. Il la prit à la gorge, posant sa lame sur celle-ci, la menaçant de la tuer... Je ne pouvais que crier, le suppliant de ne pas faire ça... les gardes m'emmenaient alors que je continuais à crier mon désespoir!! Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas qu'ils m'emmènent, et la lune qui n'était pas de mon côté... Sonja, non... La savoir entre les mains de son père était comme un couteau dans le coeur, et je n'entendais plus les paroles qu'il lui disait, trop occupé à vouloir m'échapper des mains des tueurs, et à crier... Non, Sonja, pas ça... La tuerait-il maintenant? J'avais si peur de la perdre, si peur de les perdre. Ma vie sans elle n'était rien... elle avait commencé avec elle, et elle finirait avec elle aussi. Peu m'importait de mourir maintenant, pourvu qu'elle reste en vie. Mais le maître des lieux n'avait pas autant de clémence que cela, il nous tuerait tous les deux j'en étais sûr... On m'emmena en cellule, et je paniquais, suppliant les gardes de me dire où elle était. Je n'arrivais pas à me calmer, tournant en rond dans ma cage, frappant contre les barreaux, hurlant ma rage... Mais quelques minutes plus tard je fus rejoint par mon amour. Je ne pus expliquer mon ressenti à ce moment là... Si soulagé qu'elle soit en vie et pourtant si triste qu'elle soit emprisonné à mes côté. Je m'en voulais tellement...

"Si je ne m'étais pas enfui, tous les deux nous ne serions pas là..."

"Alors tu ne serais pas celui que tu es..."

Cette phrase, je la connaissais... C'était exactement ce que je lui avais dit lorsqu'elle était partit aider les nobles, m'emprisonnant en même temps... Je la regardais, triste, rempli de regret... Peut être disait-elle vrai, mais si je m'étais contenu elle serait en sécurité, et je serais sûrement déjà entrain de la rejoindre. Mais nos actes et nos paroles nous avaient conduit sur un tout autre chemin...

"Tu avais raison, personne ne devrait vivre ainsi... Les autres sont libre, grâce à toi!! Les choses ont changé à tout jamais grâce à ce que tu as fait!!"

"Oui mais j'ai échoué avec toi..."

"Non non mon amour, tu n'as pas échoué avec moi. Ce sont mes choix qui m'ont conduit ici pas les tiens je t'assure. Tu as dis toi même que tu voulais prendre des risques pour moi, et moi pour toi, pour nous..."

Nous... nous n'étions plus deux, maintenant nous étions trois... Cela faisait un double échec, non seulement avec ma bien-aimé, mais en plus avec mon enfant. Je n'avais pas sus les protéger, et même les paroles réconfortantes de Sonja ne pouvaient me faire oublier que j'étais, au fond, coupable de tout cela. Je n'eus même pas le temps de répondre que les gardes arrivèrent pour ouvrir la porte... Je crus d'abord qu'ils voulaient m'emmener moi, mais quand ils s'approchèrent de Sonja de nouveaux cris de désespoir se firent entendre de ma part...

"Non, non!!"

Les gardes devaient apprécier cela, m'entendre supplier... Certains attendaient ça depuis si longtemps, mais là je leur offrais mes supplications, ne pouvaient-ils pas s'en contenter et la laisser en paix? Je pourrais leur offrir tout ce qu'ils voulaient de moi, des heures et des heures de souffrance, où mes cris seraient plus puissant que jamais, pour leur bon plaisir. Je pourrais accepter d'être torturé pendant des jours, privé de sang, de nourriture, pour qu'ils la laissent tranquille... Mais ils ne voulaient rien de tout cela et ils l'emmenèrent contre mon gré, contre son gré... Ils l'emmenèrent encore et ma colère explosa tandis que mon côté loup prenait le dessus, laissant apparaître mes dents et mes yeux de lycan...

"Je vous tuerais tous!! Je vous tuerais!!"

Soudain une douleur atroce se fit sentir dans ma jambe, me faisant tomber à terre... Une flèche en argent... empêchant ma transformation, réduisant à néant toute tentative pour la sauver. Et comme si cela ne suffisait pas une deuxième fut lancé, m'arrachant un nouveau hoquet de douleur tandis que je sentais la pointe me pénétrer le dos. Comment pouvaient-ils prendre autant de plaisir à briser des personnes, à briser un couple, un amour, une famille... Ils n'avaient pas d'âme ou de sentiment... Torturant et détruisant le moindre sentiment qui passait par là. Je pensais ce que je disais, je les tuerais, je me vengerais de ce qu'ils nous faisaient subir. Le garde coupa la flèche, que je ne pouvais plus retirer... Moyen très sadique d'empêcher un lycan de se transformer, et surtout très douloureux. Je fus ensuite emmené à travers les couloir, puis jeté à terre dans la salle du conseil, où Sonja attendait aussi... C'était donc l'heure du jugement, comme si Viktor en avait besoin. Non, c'était juste pour la bonne et du forme qu'il faisait ça, car un procès n'était même pas nécessaire, mais si cela me permettait de demander la clémence du conseil à l'égard de Sonja, alors oui je voulais un jugement.

"L'accusé est coupable de haute trahison devant notre assemblé. Elle a côtoyé des animaux, elle les a aidé à s'échapper!!"

"J'ai souvent, au contraire, évité le pire à notre assemblé..."

"Tu as tué ceux de ton clan... Et tu as mélangé deux lignés. Engendrant ainsi la chose qui germe dans ton ventre... Tes exploits du passé et le fait que tu sois membre du conseil n'excuse en rien ta culpabilité. Le châtiment pour de tel crime est la mort!! Qui est pour?"

On me gardait au sol, et je m'agenouillais, regardant le conseil, les uns après les autres... Mais aussi Viktor... Il ne pouvait pas la condamner, il ne le pouvait pas!! Elle leur avait trop souvent sauvé la vie, elle les avait servit, aidé... Malgré ses désobéissances, elle avait toujours défendu son espèce en traquant les loups-garous... Pourtant, chacun des membres se prononça, donnant faveur à la peine de mort en prononçant un seul mot : moi... Puis se fut au tour de Viktor, elle était sa fille, c'était son dernier espoir... Il ne tuerait pas sa propre chair, il l'avait toujours surprotégé, adoré, adulé... Le fait qu'elle porte le fruit de notre union ne pouvait pas changer tout cela...

"Sonja est votre fille..."

Je me sentais obligé de lui rappeler, alors que le silence et l'attente semblait durer une éternité...

"Moi..."

Sa voix fut comme un coup de fouet, le pire de tous que je reçu... Comment pouvait-il donner son accord à de telles abominations? Condamner sa propre fille à mourir pour seulement satisfaire son conseil de vampire. Il ne passait, en réalité, que pour quelqu'un de cruel et sans coeur, ce que tout le monde savait déjà... Il ne faisait qu'affirmer qu'il était mauvais. C'est lui qu'on devrait tuer, pas sa fille!! Comment? Tout mon être semblait se briser en des milliers de morceaux tandis qu'on ordonnait aux gardes d'emmener mon amour à la chambre... Pas sa chambre, non... Mais on avait appelé ce lieu comme ça pour adoucir la peur qu'on pouvait ressentir en entendant ce nom, bien que chacun savait ce qu'il se passait quand on allait là-bas... Mon regard croisa celui de Sonja, perdu et triste face à la haine que son géniteur pouvait avoir envers elle. Lui qui l'avait toujours chéri, aujourd'hui lui offrait la mort...

"Vous ne pouvez pas faire ça!! Viktor!! Viktor!!"

Les hurlements de son nom se perdaient au fur et à mesure qu'on m'emmenait, et il restait de glace face à sa décision, bien décidé à montrer qu'il ne ressentait rien devant ce jugement. Mon désespoir n'avait jamais atteint une telle ampleur, et ce ne fut que le début... Mon dieu que les coups de fouets et les punitions avaient un goût agréable à côté de ce que je vivais à l'instant même. Cette torture, bien que mental, était sûrement la pire que j'avais à subir... Arrivé à la chambre, ils attachèrent Sonja à un poteau, et moi au sol en face d'elle, de façon à ce que je ne puisse me relever... Chaque bras avait sa chaîne, les tirant dans la direction opposé, empêchant tout mouvement ou toute défense... Je la regardais, ne voulant rien admettre, ne voulant pas accepter la situation... Tout semblait m'échapper, et je restais comme ça, la bouche ouverte, comme si je ne comprenais rien, ne me défendant même plus, voulant tout simplement me déconnecter de ce monde et partir en d'autre lieux. Un lieu ou, peut être, je serais heureux. Finalement, je ne connus que peu de temps la liberté, voir pas du tout. Je ne m'inquiétais pas pour les Lycans, Raze saurait les guider, et je n'étais pas en mesure de penser à eux pour le moment, m'inquiétant trop du sort de mon aimé. Je ne sentis pas le premier coup de fouet arriver, m'arrachant un cri sourd et sec, tandis que Sonja suppliait qu'on ne me fasse pas subir cela... Je n'avais pas eu le temps de me préparer, de serrer les dents, les poings... Je voulais me retenir de crier pour elle, faire comme si cela ne me faisait pas mal... Mais comment réagir face une douleur aussi vive? Je ne voulais pas qu'elle me voit tomber, pourtant les coups de plus en plus rapide me faisait perdre le peu de force que j'avais dans les jambes, chaque nouveau claquement m'arrachait un peu plus mon vêtement et ma peau... Je sentais le sang couler dans mon dos, son odeur envahissant la salle, alors que d'un regard je voyais les larmes commencer à couler le long de la joue de ma tendre. Étaient-ils vraiment obligé de lui faire subir cela? Ne pouvaient-ils pas accepter de me fouetter loin d'elle, pour qu'elle ne me voit pas et qu'elle n'entende pas mes cris. J'accepterais tous les coups de fouets du monde, si seulement cela pouvait être loin de ses yeux... Je me comporterais comme le plus sage et fidèle des chiens, si c'était pour qu'elle souffre un peu moins... Les coups ne s'arrêtèrent que quand je fus au sol, au bord de l'inconscience et complètement soumis à l'acharnement qu'ils avaient sur moi. Tout était flou autour de moi... et les bruits de pas que j'entendais résonnaient dans ma tête... Je les entendis partir, sans vraiment prendre conscience que le silence avait envahi la salle...

"Lucian..."

On m'appelait, je reconnaissais sa douce voix, pourtant si tremblotante à ce moment là... Elle me redonnait de la force, elle me réchauffait, et je me la remémorais en tête, conscient que bientôt, je ne l'entendrais peut être plus... Je me relevais dans un effort surhumain... voulant lui montrer, ou plutôt lui faire croire, que la punition que j'avais reçu ne m'avait rien fait. Pourtant mon regard était perdu entre la haine et la peine. Je la regardais dans les yeux, et chaque larme qu'elle versait était une nouvelle torture à mes yeux... Ma respiration se faisait forte et mes yeux semblaient m'échapper. Non!! Je ne voulais pas pleurer, je voulais avoir toutes mes capacités pour la regarder, voir son visage, l'imprimer dans ma mémoire avant de la perdre à tout jamais... Je voulais lui dire tellement de chose, il nous restait tellement de moments à vivre... Puis un bruit se fit entendre au plafond, comme une trappe qui s'ouvrait... Nos respirations se firent plus forte, non, le soleil ne pouvait pas déjà être levé, non... pas maintenant, pas tout de suite... Je voulais attendre encore un peu. Nos yeux se levèrent en même temps, tandis que chacun de nous se débattait de ses chaînes, tentant d'empêcher ce moment... Je regardais Sonja, elle semblait si triste, si perdu... Je ne pouvais pas la laisser mourir comme cela, je ne pouvais pas l'abandonner...

"Sonja!! Sonja regardes-moi. Gardes tes yeux sur moi Sonja!! Regardes-moi !!!"

Il fallut que je cris pour qu'elle me regarde enfin... Toute trace de bonheur avait disparut de son visage, et nous étions en train de vivre la plus dur séparation de toute notre vie. Mais je ne pouvais pas la laisser se décourager, la laisser souffrir, je ne le supporterais pas... Cela irait tellement vite pour elle, elle ne sentirait rien. Je devais l'épauler, je devais l'aider à vaincre ce passage, à ne pas se laisser submerger par la peur. Par amour pour elle, je ne devais pas me laisser submerger par la peur... J'aurais tout le temps après, tout le temps de me laisser aller, bercé par la tristesse...

"Je t'aime..."

Un simple murmure, que dire d'autre? Tout courage semblait m'échapper, je ne pouvais plus respirer, je ne faisais que la fixer, et elle ne me lâchait plus, voulant éviter la confrontation avec la lumière si douloureuse du jour.

"Je t'aime. Ton visage est la dernière image que j'emporte..."

Un déclic, une simple glissade... Je ne voulais pas la laisser partir, mais mes chaînes m'empêchaient tout acte... Je ne pouvais plus rien retenir, je ne répondais plus de moi, mon corps tremblait dans une peur que je n'avais jamais connu...

"Adieu mon amour."

Mes yeux se remplir de larme, tandis que le plafond coulissait, laissant le soleil entrer dans la pièce. Ma voix suffocante et tremblante ne put que prononcer un "non". Meilleur ami un jour, aujourd'hui il était mon pire ennemi, le soleil... Il caressa la peau de mon amour, qui devint cendre en quelques secondes, m'arrachant le pire cri de ma vie... Tous les sentiments que je ressentais à ce moment là, s'évacuant dans un hurlement me faisant mal aux tympans, alors que les larmes coulaient, plus nombreuses que je n'aurais put l'imaginer. Mon coeur se déchira à cet instant, alors que je perdais ma raison de vivre, mon âme, ma joie, mon bonheur, mon amour... Tout ce qui avait fait de moi ce que j'étais, venait de partir en cendre, en fumé, et je me brisais les poignets à tenter de m'échapper, juste pour l'empêcher de mourir, alors qu'il était déjà trop tard. Je n'étais plus personne, j'étais moi-même en cendre, la suivant mais d'une autre façon. Mort de l'intérieur en même temps qu'elle, je ne pouvais plus penser, je ne voulais plus penser... Je hurlais son nom, plusieurs fois, faisant résonner ma voix dans la forteresse, comme si elle pouvait me répondre, comme si elle pouvait revenir. Croyances inexistantes que je ne pouvais que garder en moi, car la douleur me tuerait si je faisais autrement... Je mourrais si j'avouais en cet instant que je ne pourrais plus la revoir, et voir les cendres, s'entreposant dans la forme de son corps, m'était insupportable. Pourtant elle était devant moi, et l'impression que je pouvais la ramener par un simple cri était plus présent que jamais en mon esprit... Mais elle ne revint pas, et les cendres prirent sa place à tout jamais... ne laissant que son pendentif autour de son cou comme seul vestige de son passé. Je hurlai pendant des minutes, espérant, désespérant, croyant, ne croyant plus... Jusqu'à ce que ma force moral me quitta et que je retombai, comme mort.... J'abandonnais, me laissant tomber au sol tandis que les larmes s'emparèrent de moi, ne voulant plus me quitter, et mes spasmes de sanglots vibrant dans la salle comme seul bruit et deuil et cette mort... Je ne comptai plus les heures où je restai là, par terre, attaché... Je ne pleurais plus à la fin, j'attendais simplement que la mort vienne me prendre à mon tour... Cela serait si plaisant d'être dans ses bras, et je rêvais de la voir venir me bercer, me consoler, m'emmener. J'attendais simplement, ne pensant à rien, impatient que mon heure arrive elle aussi.

Puis j'entendis les portes s'ouvrirent... Il faisait nuit, car la porte coulissant du plafond ne c'était toujours pas refermé... et je sentais la lune me frôler doucement de sa lumière, si enivrante en ce moment. je relevais la tête, pour apercevoir Viktor. Viktor... je le haïssais pour ce qu'il avait fait... Il n'avait toujours apporté que malheur et destruction à mon peuple, à mon amour... Il avait détruit toute ma vie, il m'avait détruit en m'enlevant celle pour qui mon coeur battait, et qui battait maintenant dans le vide. Je voulais lui faire payer pour ses atrocités, je voulais me venger, pour Sonja, pour notre enfant. Oh non, je ne me laisserais pas mourir sans avoir eu la joie de le tuer à son tour, de le faire souffrir comme il m'avait fait souffrir. Il m'avait peut-être tout prit, mais j'étais encore un Lycan, et la lune était à son zénith ce soir, et pleine. Personne ne pourrait m'empêcher de me transformer. et la flèche que le garde m'avait planté dans le dos n'avait plus aucun effet, ma haine et ma volonté la faisant sortir de mon corps... Mon visage avait déjà commencé à se transformer pour devenir noir, et s'allonger dans un museau où les dents n'avait qu'une envie : goûter la chair de Viktor... Il venait de prendre le collier de Sonja, ce collier qu'il lui avait offert quand elle était enfant. Non!! Il était la seule chose qui restait d'elle, et je ne le laisserais pas me prendre cela... Ma transformation ne dura que quelques secondes et mes chaînes se brisèrent d'elles-même dans un claquement de métal. Je grognais contre le maître des lieux, contre ma victime, ma proie, qui lui aussi se mit en position d'attaque, me menaçant de son souffle glacial. Je m'approchais de lui et le frappai au visage, prêt à le tuer... Mais les gardes arrivèrent en entendant mes grognements et je ne pus que m'enfuir, pour revenir me venger plus tard. Je pris le pendentif de Sonja au passage et partis par une fenêtre, cassant la vitre pour m'échapper... Les gardes étaient aussi dehors, mais rien ne pouvait me retenir, et je tuais tout ceux qui m'approchaient... Puis je sentis une flèche pénétrer mon poignet, flèche suivit d'une chaîne qui me reliait à mon attaquant... Ils essayaient de m'avoir comme ils avaient eu William... Cela ne marcherait pas, car ma soif de sang et ma sauvagerie était, à cette heure là, bien plus puissante que celle de mon ancêtre!! Je tirais d'un coup sec, brisant le vampire contre un mur, continuant de courir vers la sortie, escaladant le mur. Une deuxième pointe vint se planter dans ma cheville, et me fit tomber au sol.

Non... Je ne pouvais pas arrêter de me battre aussi facilement, Sonja ne l'aurait pas voulu, elle m'aurait dit de me relever et de combattre. Je pouvais entendre sa voix à l'intérieur de ma tête, et les souvenir d'elle s'entremêlaient pour finalement me faire me relever. Je continuai à grimper, essayant d'oublier la douleur externe comme interne, mais d'autre vampire me tirèrent dessus, m'arrachant un cri de loup... Je ne pouvais pas les laisser me tuer, pas sans m'être vengé, et je hurlais dans la nuit, appelant à l'aide, espérant que les Lycans m'entendraient. Mon cri résonna dans les ténèbres, et on en entendit même des échos... Ils ne pouvaient que m'avoir entendu... Je continuais mon appel, quand encore une autre tige d'argent m'atteint et me fit taire. La dose d'argent était trop forte pour que je puisse garder ma forme de loup, et l'humain en moi reprit le dessus... C'est sûrement l'une des rares fois où j'eus le regret de ne pouvoir être sous forme lupine. Je ne me transformais que très rarement, mais là cela me semblait indispensable pour rester en vie, quoi que, on ne m'attaquait plus. Le silence avait, semblait-il, envahi la forteresse suite à mon acharnement... Quelque chose semblait bouger dans la forêt, nous pouvions le sentir, je le sentais... Comme j'avais sentis l'attaque contre Sonja, je sentais que tous les Lycans courraient... et ils n'allaient pas n'importe où, ils venaient... Mon appel à l'aide avait donc été entendu, et des cris se firent entendre, humains mélangé aux loups... tous venaient m'aider, courant vers la forteresse, traversant la plaine qui nous séparait. Je ne pouvais bouger, et je sentais chaque vampire se préparer à cette attaque. Je n'avais plus aucune force... j'attendais mes frères avec une impatience sans précédent... Ma vengeance arriverait bientôt, et je devais me faire discret et petit jusqu'à ce que la force de me relever et de frapper me retrouve. Ils étaient des dizaines, des centaines, à courir vers la forteresse, franchissant ses barrières avec une facilité déconcertante. Moi, je restais derrière le mur, ne voulant pas être blessé... Je regardais la scène, chaque vampire se faisait tuer, me procurant un peu plus de satisfaction à chaque fois... Raze arriva près de moi, et je sentis les pointes qui me tiraillaient être arraché. Il me les enlevait, et je ne pouvais cacher une expression de douleur... Arriver au mollet il me regard et je soutenais son regard, comme pour lui dire qu'il pouvait y aller, puis il retira la deuxième flèche, coupant la pointe juste avant... Quand il eut finit il voulu me couvrir, mais je lui attrapais le bras, avec colère et force...

"Va libérer les autres... Va!!"

Il ne put que m'écouter et partit, alors que je laissais mon corps commencer la régénération, prenant le tissus qu'il m'avait laissé. Je fus de nouveau sur pied en à peine quelques minutes et je me relevai, prêt à me battre. Du haut de la muraille je pouvais apercevoir le combat qui faisait rage, où vampire et lycan se battaient et s'entretuaient. Mais mon regard n'était posé que sur un seul endroit, une seule personne...

"Viktor..."

Je sautais au sol en me laissant tomber, tranchant un vampire en même temps, atterrissant sur mes jambes légèrement fléchit. Ma haine était plus grande que tout envers lui, et je pourrais enfin avoir ma vengeance... Je ne comptais pas le laisser s'en tirer de la sorte, et le tuer serait une douce récompense pour moi. Il rejoindrait vite sa fille qu'il avait pourtant aimé, du moins c'est ce que l'on croyait. En fait il n'avait toujours aimé que sa propre personne, ne servant que ses intérêts, même pas celui de son peuple. Il me dégoûtait, et j'avançais de plus en plus vers lui, tuant mes ennemis au passage, me défendant, il serait dommage de mourir avant d'avoir atteint mon but. Quand Viktor serait mort, plus rien ne me retiendrait dans ce monde... Je marchais entre les combats, oubliant tout ce qu'il se passait autour de moi, ne fixant qu'un seul et unique point : ma proie, ma victime, le dernier que je tuerais... J'arrivais près de ses gardes qui me bloquaient la route. Pas pour longtemps, non... ils ne m'en empêcheraient pas, personne ne le pouvait, plus rien ne pouvait résonner ce qui bouillonnait en moi. Il paierait pour cette affront.. Lorsque je fus enfin débarrassé de mes assaillants je regardai autour de moi, tentant de voir celui que à qui je voulais prendre la vie... Mais il n'était plus là. Je ne mis pas très longtemps à comprendre où il était partit, puisque mes yeux se posèrent sur la grille qui menait aux catacombes, et qui était ouverte... Je m'y insérais sans plus attendre, tel un prédateur tentant de retrouver son repas du soir, ce qu'était Viktor. Je courais dans les couloirs, en direction des douves... J'arrivais à un endroit que je ne connaissais pas, avec un bateau et une rivière souterraine qui menait sûrement jusqu'au lac Balaton... C'était donc si facile que cela? Si j'avais connu ce lieu, nous nous serions enfui par ici depuis bien longtemps. Mais penser n'était pas ma priorité, la lame de Viktor que voulait abattre sur moi, ça c'était une priorité!! J'esquivais, et ré-attaquais... Nous y étions enfin, le combat entre nous deux avait enfin commencé. Nous aurions dut nous battre en duel singulier depuis bien longtemps, cela aurait réglé tellement de chose. Il me fit tomber au sol, prêt à prononcer les dernières paroles que j'entendrais...

"Tu as salis ma fille Lycan!!"

"Je l'aimais!!"

"Tu l'as tué!!!"

Comment osait-il dire cela? C'était lui qui avait eu le dernier mot, il aurait put la sauver, il aurait put empêcher cela, mais il avait donné son accord au conseil. C'était de sa faute, c'était lui qui l'avait tué... Le combat reprit de plus belle, tendis que nos épées s'entrecroisaient dans un bruit métallique, résonnant dans les souterrains de la forteresse... Et lorsque les armes ne suffirent plus, je lâchai tout et lui bondis dessus, prêt à le mordre jusqu'à la mort si il le fallait. Mais même au corps à corps il semblait bien plus puissant que moi, et il me frappa avec un collier avant de m'envoyer m'écraser contre le sol au loin... Il tenta de s'échapper, ne voulant sûrement pas prendre le risque de perdre contre moi, mais je le rattrapai assez facilement, le poussant dans un puits tandis qu'il se rattrapait à des chaînes, pendant au dessus de l'eau... Je pris une épée et tombai moi aussi, m'accrochant à mon tour... Le combat continua donc à une main... Mais en tirant sur l'une des chaînes je fis tomber quelques pierres pour faire apparaître le soleil... Cela pouvait marcher, et je tirais de nouveau tandis que Viktor descendit pour se cacher dans un suffoquement de douleur alors qu'il avait commencé à brûler... Il me faisait face, ne pouvant plus bouger sous peine d'être brûlé, et je l'entourais de deux chaînes, l'enfermant sous ma poigne... Il semblait comprendre que j'avais gagner, et qu'il n'y avait plus d'espoir pour lui non plus...

"J'aurais dus t'écraser sous mon talon le jour où tu es venu au monde..."

"Oui... Tu aurais dut!!"

Mon épée s'abattit alors sur lui, transperçant sa bouche et son visage... J'avais enfin ma vengeance... Je m'approchais de lui, ne baissant pas les mains, et lui murmurant à l'oreille, victorieux:

"Mais tu ne l'as pas fait..."

Je retirais mon épée, lui ôtant définitivement la vie, du moins c'est ce que je pensais, avant de le laisser tomber dans l'eau et de laisser aussi tomber l'épée qui m'avait servit à le tuer. J'avais enfin ma vengeance, il était mort... Toute colère sembla disparaître en moi, comme si j'étais en paix, mais la douleur de l'absence de mon amour était toujours là... Cette souffrance là, elle ne me quitterait jamais je le savais, j'en étais persuadé... La disparition de Sonja me hanterait à tout jamais, mais nous étions libre. Pour la première fois de notre existence, les lycans étaient libre. Première ou deuxième génération, peu importait, nous étions tous frères, tous descendant de William Corvinus, et nous étions libre. Le soleil était levé et je sortais dehors, le laissant caresser ma peau. J'avais beau apprécier, je le détestais pour ce qu'il m'avait fait subir. Pourquoi brûlait-il autant? Pourquoi est ce qu'elle n'avait pas put, elle aussi, profité de sa douce chaleur, bien plus agréable que la froideur de la nuit? Je devrais m'y faire, et vivre avec ce trou béant dans ma poitrine. Il n'y avait plus de vampire, et seul mes frères dominaient la cour. La forteresse était à nous, la château aussi... Raze et Xristo étaient toujours en vie, tout comme Sabas et d'autre... J'étais fier d'eux, fier de leur offrir cette nouvelle vie... Et eux étaient heureux. Pour la première fois en 26 années d'existences, je voyais du bonheur sur leurs visages, des sourires... Cela avait toujours été ma guerre, et elle était finit, d'une mauvaise façon certes, mais bien finit. Tous levèrent leurs armes en me voyant arriver, m'acclamant... Mais ce n'était pas moi qu'ils acclamaient, c'était la victoire, leurs victoires... Je n'avais été qu'un pion parmi tant d'autre dans cette partie... Mais je ne répondais pas à leurs voix, la douleur était trop forte en moi. Je n'arrivais pas à profiter de cette nouvelle vie qui commençait... A quoi cela servait-il puisque je devrais la vivre sans elle? J'avais peut-être eu ma vengeance, mais je n'étais pas apaisé pour autant dans ma tristesse, et notre victoire ne me faisait rien non plus.

"Lucian!! C'est finit!!"

Cette bataille là, oui, elle était bel et bien finit, mais la guerre elle n'en était qu'à son début... Je pensais avoir éliminé Viktor, mais les tombeaux de Marcus et d'Amelia avaient été emmené, et ils seraient forcément réveillé pour suivre à Viktor. Et lors de leurs réveils, la première chose qu'ils réclameraient serait la vengeance, j'en étais sûr... La guerre était loin d'être finit, et nos deux espèces n'avaient pas finit de ce battre... Mais nous étions sur le chemin de la liberté, nous l'avions acquit... Il ne fallait pas les laisser nous la reprendre car maintenant que nous y goûtions, nous la défendrions jusqu'à la mort.

"Non, ça ne fait que commencer..."

Le château était à nous, et il resterait à nous... Les vampires ne le reprendraient pas, et le temps qu'ils refassent une armée, nous nous ferions nos défenses. Ainsi nous prîmes nos repères dans notre nouvelle demeure que, bien que nous habitions là depuis des années, nous redécouvrions. Nous n'avions toujours connut que nos cellules et nos ateliers, et aujourd'hui les plaisirs caché du château nous étaient offert. La salle du conseil garda son utilité d'origine, et je m'y réunissais avec les Lycans les plus importants pour discuter de notre organisation... Tandis que les chambres de nos anciens maîtres devint les nôtres... Moi, j'en cherchais une bien particulière, que je connaissais déjà un peu... Quand j'y arrivai, la tristesse et la nostalgie m'envahit de nouveau... Sonja... Tout ce qui était dans cette chambre lui appartenait, et je pouvais encore y sentir son odeur... Les bougies étaient toutes fondu et je me regardais dans le miroir, la voyant presque derrière moi, l'imaginant se coiffer, se préparer, se dorloter comme elle détestait le faire. Un petit sourire s'afficha sur mon visage quand j'imaginai ses yeux exaspérés de toutes ses préparations. Mais son image disparut bien vite, laissant place au vide de la pièce, qui était bien trop silencieuse... Son rire avait dut résonner tellement de fois ici, que tout paraissait bien fade dorénavant... Je ravalai ma salive, ne laissant pas mes yeux prendre le dessus sur ma volonté...

"C'était sa chambre, n'est ce pas?"

Je me retournais vivement pour voir qui m'avait parlé... Un Lycan... Je l'avais souvent vu, peu parlé, et je ne connaissais même pas son nom. C'était moi qui l'avait transformé, enfin... on m'y avait obligé, mais il ne m'en avait jamais voulu en apparence. Il c'était battu à nos côtés cette nuit, et j'étais heureux qu'il soit en vie. Je ne pouvais lui reprocher de me déranger puisque j'avais omis de refermer la porte derrière moi... Je me retournai de nouveau vers le miroir et je regardai mon reflet tout en répondant, d'une voix mélancolique:

"Oui... "

Le silence qui s'en suivit ne me plaisait guère, il ne me rappelait que trop bien qui avait habité cette pièce... Je m'avançais vers l'homme, le regardant...

"Quel est ton nom?"

"Vilike... Je venais te dire que nous n'avions pas retrouvé le corps de Viktor..."

J'avais demandé à ce qu'on le cherche, pour pouvoir le brûler moi-même, et le voir s'envoler en fumé devant mes yeux, pour m'assurer de sa mort dont je ne doutais déjà plus... du moins jusqu'à maintenant. Ma voix se fit plus colérique, plus autoritaire...

"Tu es sûr que vous avez cherché au bon endroit?"

"Oui. Et même aux alentours mais rien..."

Un cri de rage s'échappa de mon être tandis que je mettais mes mains sur le bureau, me penchant en même temps, réfléchissant, regardant mon reflet dans le miroir, encore une fois. Si ils ne l'avaient pas trouvé, c'était qu'il n'y était plus. J'avais assez confiance en mes frères pour les croire sur parole... Mais alors, cela voulait dire qu'il avait bougé... Je savais que j'étais seul quand je l'avais balancé dans le puits, personne n'avait put voir et aller le chercher. Donc il avait bougé tout seul... Ma voix se faisait haineuse, et je crachais en même temps que je parlais, plus dans le vide qu'autre chose...

"Viktor... Tu es plus coriace que je ne l'avais pensé..."

Ainsi donc il était vivant... La haine en moi, qui c'était apaisé, semblait revenir au galop, et je bouillonnais de nouveau, déçu de moi-même. J'aurais dut vérifier si il était bien mort, j'aurais dut plonger pour le transpercer de toute part au lieux de me penser victorieux. Je n'étais vraiment qu'un imbécile de première... Je tournais vivement la tête vers Vilike et lui lançai un retard entendu... Il compris et partit, me laissant seul avec ma rage... Je mis plusieurs minutes à me calmer, tandis que les autres se débarrassaient des corps de vampire restant, les plaçant simplement au soleil pour qu'ils disparaissent à tout jamais en cendre... Les cendres... J'en avais presque oublié la chambre avec tous ces mouvements autour de moi. Je quittais celle de Sonja, et me mit à courir dans les couloirs sans fin du château. Tous me regardaient passer , s'arrêtant et posant leurs regards sur moi, alors que je disparaissais de leurs vues en quelques secondes, allant beaucoup trop vite. J'arrivais enfin à la fameuse chambre, épuisé, et j'y rentrais avec hésitation... Je pouvais voir le poteau, mais je ne la voyais pas elle... Ma respiration était forte, et pas seulement parce que j'avais courut, mon essoufflement était tout autre, il était moral... Je marchais, m'approchant à petit pas, contournant le poteau pour enfin l'apercevoir. Le combat n'avait pas eu lieu ici, personne n'y était rentré, et elle était encore intact... Du moins elle était exactement pareil qu'au moment où je l'avais quitté, attaquant en même temps Viktor... Ses cendres avait toujours la forme de son corps, et j'approchais ma main de son visage, sans pour autant la toucher de peur de tout faire effondrer... Je ne pus retenir mes larmes, je ne pouvais que les laisser couler, laisser ma peine s'exprimer. Je ne pourrais jamais faire entièrement le deuil de cette perte, mais je ne pouvais contenir tout ce que j'avais en moi. J'avais combattu, j'avais libéré mes frères, fait fuir Viktor... le moment était venu pour moi d'avoir un peu de répit, pour me laisser aller et pleurer mon amour.

"Sonja... Pardonnes-moi..."

Un dernier appel, comme pour lui demander de revenir, mais surtout je m'excusais. Je me sentais tellement coupable de cela, tellement mal... Certains pourraient dire que c'était un mal pour un bien, elle avait donné sa vie pour nous sauver, pour nous rendre libre... Mais j'aurais tellement voulu qu'elle partage cette liberté avec nous car elle avait, elle aussi, été esclave toute sa vie. Pas de la même manière, c'était complètement différent, mais les responsabilités qui avaient toujours pesé sur son dos, et dont elle ne voulait pas, avaient fait d'elle une esclave de la vie. Elle avait toujours été destiné à devenir aînée, à faire partie du conseil, des hauts rangs parmi les vampires... Et cela l'avait toujours pesé... Elle aurait été si légère en ce moment même, à mes côtés... Nous aurions sourit, rit, dansé et couru... On se serait enfin embrassé sans crainte d'être découvert... J'aurais put la chérir et voir son ventre grandir pour m'offrir un enfant. Mais rien de tout cela ne pourrait se passer. Ma main tremblait et je l'éloignais, ne voulant pas la toucher... Comme si, d'un côté, le fait que la forme de son corps soit toujours là signifiait qu'elle n'était pas vraiment partit, et je n'étais pas prêt pour qu'elle parte entièrement... Je sentis quelqu'un entrer ici... Mais je n'y prêtais même pas attention, les larmes qui coulaient le long de ma joue m'empêchant de voir clair. Mais je ne voulais pas pleurer devant mes hommes... Ils devaient me voir fort, pas pleurnichard!! Le répit viendrait après et je m'arrêtais. Il me suffisait simplement de repenser à celui qui m'avait échappé pour que la haine me remplisse et arrête mes larmes...

"Je suis désolé..."

La voix été si sincère... Il ne venait donc pas pour me demander quelque chose? Il venait simplement m'épauler. Son ton désespéré et triste me touchait, et je daignais enfin tourner les yeux pour voir qui venait me réconforter. Son nom, je le connaissais... Vicente... Il avait toujours été esclave, et avait eu la malchance d'être adopté par Matrichka... Elle était le genre de vampire qui faisait venir des Lycan juste pour avoir le plaisir de les torturer, et Vicente en avait fait partit. C'était pour ce genre de chose que je m'étais battu, et aujourd'hui il était libre... Plus jamais il ne serait fouetté, ou torturé... Je me redressais tout en lui disant:

"Ne t'inquiètes pas mon frère, j'aurais ma revanche..."

"Et je t'y aiderais..."

Je lui avais parlé avec colère, mais elle ne lui était pas adressé... Lui n'avait jamais rien fait pour que je sois en colère contre lui, mais ma colère allait vers les vampires. Je m'avançais vers la sortie, voulant passer à autre chose... Vicente se retourna pour me voir sortir, et notre discussion s'arrêta là. Je ne voulais pas parler de Sonja, je ne voulais pas me "confier"... Je ne l'avais jamais fait, ce n'était pas aujourd'hui que j'allais commencer... Je n'étais pas transporté par la joie de mes frères, tous avaient le sourire aux lèvres, heureux de notre victoire et ils avaient raison... Mais je n'arrivais pas à sourire, comme si j'avais une enclume sur le visage, comme si quelque chose m'en empêchait... Et il y avait de quoi... Viktor n'était toujours pas mort, l'ensemble des aînés étaient intact et beaucoup de vampire avaient réussit à fuir. La guerre ne faisait que commencer, et je n'avais toujours pas eu ma vengeance... Pour moi, ce n'était que le commencement d'un long chemin qui finirait par la mort. Je n'étais pas en paix, je ne pouvais pas l'être, mais mes frères étaient libre... Je ne les abandonnerais pas, et je comptais les aider dans cette guerre. Même si Viktor venait à mourir, les Lycan seraient quand même pourchassé, et la guerre ne serait pas terminé... Alors oui, je n'étais plus le même homme, et j'avais comme un trou dans ma poitrine, me faisant mal, mais j'étais toujours en vie, et le combat ne s'arrêterait que lorsque nos deux espèces vivraient ensemble, réunit dans la paix...

Au fil des années, nous réussîmes à monter une défense plutôt efficace, faisant des rondes, ayant prit le contrôle sur la région... Notre organisation n'avait que peu de faille, et les tueurs envoyé lors d'actions quelques peu suicidaires n'aboutissaient que très rarement... Viktor, lui, essayait de refaire une armée comme il le pouvait dans son nouveau château, Ordoghaz... Une résidence qu'il avait déjà avant, et qu'il avait toujours considéré comme secondaire même si des vampires étaient là-bas aussi. Ainsi il n'avait plus eu qu'à s'installer et donner des ordres sans avoir besoin de réveiller Amelia ou Marcus... Marcus... J'étais sûr que nous aurions put l'avoir de notre côté, un pressentiment peut-être mais William, notre père à tous, était son frère jumeau et ils devaient être plus lié qu'il n'y paraissait... Je n'avais jamais rencontré les deux autres aînés, mais les discours qu'on faisait d'eux je les connaissais tout comme l'histoire de la famille Corvinus... En parlant de cela, un nouveau roi avait été nommé il y avait peu de temps en Hongrie... Mathias Corvinus... Quel drôle de coïncidence non? Je ne pouvais que me poser des questions sur cet homme, alors qu'il portait le même nom que nos pères.... Serait-il le descendant de la ligné humaine? Et toutes ces questions qui envahissaient mon esprit... Je cherchais de plus en plus de moyen de me venger, et envoyais aussi des Lycans chasser... Nous étions en guerre, certes pour l'instant c'était une guerre froide, et chacun des deux camps se préparait plus qu'autre chose... Moi, j'avais changé... Même Raze me l'avait fait remarquer, je ne souriais plus, obnubilé par ma quête... Et tout ce que je trouvais à lui répondre c'était:

"Je ne pourrais être en paix tant que mes frères seront pourchassé!!"

C'était vrai d'un côté, mais d'un autre, même si nous gagnions, je ne pourrais jamais être de nouveau heureux. Comment l'être sans elle? Cela me semblait impossible, et dès que j'y pensais le trou dans ma poitrine s'ouvrait de nouveau, rendant ma voix tremblotante et mes pensées flou... Je remettais tellement la faute de ce qu'il c'était passé sur moi... Et c'était de ma faute, je n'aurais pas dus, nous n'aurions pas dus... Si je m'étais, tout simplement, retenu le jour où ce lycan se faisait fouetter, nous ne nous serions pas rencontré et tout serait tellement plus simple... D'accord j'aurais vécu avec le regret de ne pas la connaître, mais cela aurait été tellement plus simple que la douleur de son absence. Je la voyais partout, dans chaque mouvement, chaque vêtement, chaque voix... Son visage se dessinait partout où j'allais et son ombre semblait me suivre... Comme si elle ne m'avait jamais quitté, comme si elle ne voulait pas me quitter. Ou alors était-ce moi qui ne voulait pas la laisser partir. La souffrance c'était creusé en moi pour devenir un puits de détresse que je n'arrivais plus à remonter... J'essayais de ne pas y penser, me plongeant dans ma quête, mais j'avais vécu tellement de chose dans ce château avec elle... j'avais, au bout de quelques mois, autorisé qu'on touche à ses cendres pour l'enterrer dignement... Jusque là la pièce avait été fermé, ne voulant même pas prendre le risque que le vent y pénètre et ne brise ses formes si parfaites. Mais il avait bien fallut l'enterrer, un enterrement digne de ce nom, et Sonja fut connut parmi nous comme la vampire morte pour nous libérer... Cette chambre, personne n'y rentra plus à part moi... J'y allais quand je ne pouvais plus supporter le monde extérieur, et que j'avais envie de craquer, besoin de pleurer... Alors je m'y enfermais et me vider de toutes pensées, lâchant prise...

Cela faisait sept ans que la bataille avait eu lieu, et nous menions une vie pleine de combat et de mort. Ce n'était pas ce à quoi on s'attendait après s'être libéré, mais nous savions que le combat était loin d'être terminé, et qu'il durerait des années, voir même des siècles... Mais aucun de nous n'abandonnerait, aucun, et chacun était encore à mes côtés. Raze était mon bras droit, et mon plus fidèle ami... Xristo et Trix étaient mes lieutenants et conduisaient la plupart des Lycans quand ils avaient des missions en extérieur... Il y en avait qui m'aidaient à l'intérieur du château, tandis que d'autre étaient plus fait pour se battre... Moi, j'étais aussi du genre à préférer le terrain, rester au château ne m'intéressait guère... Ce fut lors d'une de ces sorties que je transformai Tobias. J'avais senti l'odeur du sang à des kilomètres et je m'étais dirigé vers l'endroit. Le massacre avait été horrible, et je n'aurais pas pensé qu'il y avait des survivants jusqu'à ce que je le vois. Il n'était pratiquement pas blessé, mais il était tout de même au sol, évanoui... Sûrement avait-il dut se cogner la tête. Quoi qu'il en soit je ne pouvais le laisser là et je décidais de l'emporter avec moi. J'étais pratiquement sûr que c'était les lycans de première génération qui avaient fait cela... Notre contrôle sur eux était très limité, presque inexistant et ils avaient finit par nous délaisser après la bataille, même si leur aide était toujours présente lorsque nous la demandions... Ce ne fut qu'arriver au château que je le mordis, avant même qu'il ne se réveille... J'espérais qu'il ne mourrait pas, car parfois les humains ne survivaient pas à la morsure... Finalement il se réveilla, malade certes mais c'était normal...

"Qui es tu? Qu'est ce que tu m'as fais?"

"Ne t'inquiètes pas. Je m'appelle Lucian et je t'ai tout simplement mordu.."

Ma voix était étrangement calme, sans aucun sourire, mais tout de même très courtois et poli. Je ne cherchais pas à lui cacher quoi que se soit, et je lui expliquais dans quel condition je l'avais retrouvé et ce qui m'avait poussé à le mordre. Il comprenait assez bien et ne m'en voulu pas, du moins c'est ce qu'il me montrait, je ne pouvais pas savoir ce qu'il se passait à l'intérieur de lui... Mais lui savait déjà certaines choses de moi... C'était l'une de nos particularités, quand on mordait un humain, on lui transmettait des souvenirs importants de nos vies, et celui qu'avait ceux que je mordais était la mort de Sonja... Ainsi j'avais toujours le droit au même questionnement, aux même remarques, et tous rejoignaient mon combat contre les vampires suite à cela...


***

Cela fait dix ans que je tente de me venger, en vain... Mais j'y arriverais, un jour Viktor paiera pour son acte odieux. Tuer sa propre fille ainsi que l'enfant qui grandissait en elle, mon enfant... Mais un jour viendra où les Lycans pourront enfin vivre en paix dans ce monde, nous nous battons pour cela, et je n'aurais pas de répit tant que mon but ne sera pas accompli. Le château est à nous, l'ancien domaine de Viktor, là où j'ai grandi, où j'ai connu l'esclavage. Aujourd'hui j'y vis libre, sans collier, allant et venant à ma guise. La liberté est tellement agréable, j'aurais voulu la partager avec Sonja. Mais pourtant notre liberté ne tient qu'à un fil, Viktor a retrouvé ses forces, de nouvelles terres et une nouvelle armée... La chasse à reprise, principalement accès sur les Lycans de première génération, mais je sais que dans son plan je suis la cible principale et que tant que l'un de nous sera en vie on continuera à se battre contre l'autre. C'est une histoire personnelle, entre lui et moi, qui a entraîné tous ceux de notre race... Un duel singulier arrangerait tellement de choses, mais Viktor à trop peur de se battre contre un loup, préférant envoyer son armée pour nous tuer, espérant finir la guerre avant le réveil de Marcus. Pourquoi cela? En quoi était-il si important que Marcus ne connaisse pas tout cela? De vieilles légendes courraient, sur le clan Corvinus et l'origine de nos races... William, le frère de Marcus, notre père à tous, était emprisonné on ne savait où... J'avais déjà essayé de trouver sa prison, mais elle était bien gardée secrète, même Viktor ignorait où elle se trouvait et je ne savais pas qui pouvait être au courant. Marcus serait-il capable de nous aider pour le retrouver? Avoir William avec nous ne pourrait que rééquilibrer les forces!! Mais il est endormit et pénétrer Ordoghaz, le château de Viktor, est impossible. Il n'avait pas prit le risque de faire la même erreur deux fois et les faiblesses de son ancienne demeure n'existaient plus... Pourtant, discuter avec Marcus serait plutôt utile, il pourrait nous aider à retrouver son frère et à gagner le combat contre Viktor. Cela ne pourrait que lui apporter des avantages, il aurait le pouvoir et ne serait plus encombré par un homme qui ne méritait pas de vivre...

Quand j'avais entendu le récit sur les Corvinus beaucoup d'hypothèse avait traversé mon esprit et j'avais eu une pensée pour le roi de Hongrie : Mathias Corvinus. Serait-il de leur famille? Est ce qu'il était au courant de quelque chose? Est ce qu'il pourrait nous aider? Mais approcher le roi de notre pays était impossible... Surtout si c'était pour lui raconter une histoire sur les Lycans et les Vampires, qui seraient en fait de sa famille. Mais là aussi je ne pouvais que réfléchir à un plan, car la guerre nous pourrissait tous de l'intérieur. Beaucoup d'entre nous avaient perdu le sourire, surtout moi et même si j'avais des amis fidèles à mes côtés je ne pouvais nier : je n'étais plus le même homme. La perte de mon amour m'avait transformé, j'étais obsédé par la vengeance et la mort de Viktor... Mais surtout par la liberté de mes frères Lycans, qui en avaient aussi marre de se battre. J'espérais simplement que cette guerre se terminerait vite, en notre faveur et je ferais tout pour cela... tout...