Souvenirs douloureux....[PV Lucian]

« Tu ne devrais pas être la....tu te fais du mal pour rien Vicente...
-Je te remercie Xristo mais...je préfère encore rester seul un moment...
-En es tu vraiment certain ? Nous sommes censés être unis donc...si tu reste toujours dans ton coin....
-Mon ami. Je sais ce que j'ai promis à Lucian. Je lui est promis que je serais à ses cotés dans le combat qui nous oppose aux vampire. Mais pour le moment j'aimerais rester seul. S'il te plait...Xristo »

Oui, d'un coté, Xristo avait raison de se poser la question. Pourquoi est ce que je continuais à rester à cet endroit alors que rien ne m'y obligeais ? Je me trouvais actuellement dans les cachots de l'ancien château de Viktor maintenant demeure des Lycans et je fixais la cellule dans laquelle j'étais enfermé tous les jours, lorsque je n'étais pas chez ma « maitresse »
D'ailleurs, je pensais également à elle même si elle ne possédait pas la totalité de mes pensées. Celui à qui je pensais était Warjen, mon infortuné compagnon de cellule, qui avait vécu tous les calvaires avec moi, me soutenant, m'aidant comme un frère, devenant un ami au fil du temps.
Oui, de compagnon d'infortune, il était devenu ami, puis nous avions commencé par nous aimer, chose que je croyais impossible dans cet Enfer. Apparemment, il était possible que deux esclaves puissent ressentir ce genre de sentiments.
Aussitôt des larmes apparurent dans mes yeux. Non ! J'étais fort ! Je ne devais pas montrer ma faiblesse à quiconque ! Heureusement que Xristo était parti....Bref, j'avançais lentement, poussant la porte de la cellule qui était la mienne durant tellement d'années, avant de m'arrêter brusquement.
Quelque chose au sol, attira mon attention et je me penchais. Il s'agissait d'un petit morceau de tissu qui, je me souvenais à présent, avait appartenu à Warjen. Warjen...pourquoi fallait il que son nom me mette dans de tels états à chaque fois ?
Je murmurais donc, pour moi même :

« Warjen....mon ami....mon infortuné compagnon de cellule...me voici maintenant libre grâce à Lucian mais je n'ai qu'un seul regret...c'est de ne pas avoir réussis à te sauver pour que, toi aussi, tu puisse goûter à la liberté que nous méritons tous....Warjen...pardonnes moi...s'il te plait... »

Idiotes de larmes ! Pourquoi fallait il que je sois si émotif ? Je m'étais pourtant promis d'être fort ! Je n'étais plus un homme à présent, j'étais un Lycan et les Lycans ne pleuraient pas comme des enfants !
Me mettant une énorme claque mentale, je me redressais fièrement, comme si rien ne s'était passé, même si je ne pourrais jamais oublié, ni le cauchemar que j'ai vécu durant ses années, ni le soutient de Warjen qui, à présent, n'était plus.
Je me souvenais même d'une phrase qu'il m'avais murmuré un jour, sûrement pour me remonter le moral

Tu sais Vicente. La première chose que je ferais ce sera de courir dans la forêt peu importe où j'irais exactement et peut importe si je me comporte comme un enfant. J'ai une question pour toi : m'accompagneras tu ?

A l'époque je ne lui avais pas répondu car je trouvais ces paroles plus utopiques qu'autre chose mais, à présent, j'aurais tellement aimé lui répondre oui, que je l'accompagnerais sans hésiter...mais il n'était plus là pour l'entendre.
J'étais toujours dans ma cellule, dans les cachots de l'ancien château de Viktor, lorsque j'entendis des pas. Quelqu'un venait. Aussitôt, ravalant mes larmes et mes émotions comme je le pouvais, j'essayais de remettre mon masque impénétrable, même si c'était loin d'être facile, surtout quand on était en face d'un Lycan comme Lucian. J'avais eu vent d'un entrainement avec Dakota et j'en profitais pour commencer la discussion.
Pourtant, je ne le regardais pas. Je restais mélancolique devant les barreaux de ma cellule en ayant conscience que Lucian risquait de se poser pas mal de questions concernant l'endroit de notre « rencontre ». Pourtant, je commençais :

Bonjour Lucian. Comment te portes tu ? J'ai eu vent d'un entrainement avec Dakota, cela s'est il bien passé ? Comment se porte notre recrue guerrière ? Elle ne t'as pas trop donné du fil à retordre j'espère ? »

Rien de tel qu'une petite dose d'humour, même si ce n'était pas le lieu idéal pour cela...

Lucian venait d'arriver et je sentis la tristesse s'éloigner un petit peu, même si je savais qu'elle ne s'évaporerait pas aussi facilement. Oui, les nouvelles étaient allées assez vite concernant son entrainement avec Dakota.
Je souris. Au moins il continuait à avoir une vie décente alors que je passais mon temps dans mon coin, solitaire, n'acceptant que personne ne s'approche de moi. Tous les Lycans avaient compris le message et l'acceptait. Tous sauf une....
Dakota aimait venir me voir pour m'embêter. Elle aimait me bouger pour ne pas que je reste trop tout seul sinon je risquerais de devenir, comment ça déjà ? Ah oui....grabataire. D'après elle, j'avais autant de coeur qu'une pierre.
Je souriais en pensant à cela. Dakota...je ne l'ai connu qu'après le soulèvement des Lycans, mené par Lucian. D'ailleurs, la Lycane ne quittait jamais celui ci, comme si elle avait trouvé en lui une sorte de chef.
Chef....même si j'étais persuadé que Lucian était différent, je détestais ce terme. Je poussais un petit soupir, lorsque Lucian me dis que les nouvelles de l'entrainement avec Dakota étaient arrivées vite.
Je répondis :

« J'ai entendu qu'on combattait dehors et comme les vampires ont quittés les lieux, je me suis logiquement dis qu'il y avait peut être un entrainement dans l'air. Et même si je ne connais pas tellement Dakota, je la connais assez pour savoir qu'elle rêvait d'avoir un combat avec toi »

Il s'assit à coté de moi et je fis de même, même si retourner dans cette cage était une épreuve pour moi. Pourtant, je me persuadais que Warjen était toujours là, même si ce n'était que pure illusion....
Une fois assis, je n'arrivais pas à regarder Lucian en face. Certains pourraient dire que je me montre impoli mais j'avais mes raisons de me comporter ainsi. Pour être totalement franc, j'en voulais un peu à Lucian d'avoir réussis à me libérer mais de n'avoir pas réussis à sauver Warjen.
Pourtant, dieu seul savait que ce n'était pas de sa faute et je me consolais en me disant que Warjen était partit heureux et libre. Puis, il me dis qu'il se sentait aussi bien que moi. Me sentant aussitôt un peu honteux, je murmurais :

« Pardonne moi....cette question était hors propos, puisque je connaissais déjà la réponse....Pourtant tu as quand même l'air en forme. Plus en forme que moi en tous cas..... »

Oui, pourquoi donc poser ce genre de question quand on savait qu'aucun de nous deux n'irait bien à présent. Nous avions beau être libres, être sauvés de l'esclavagisme que nous endurions durant des années, j'avais l'impression que plus rien ne pourrait contribuer à notre bonheur.
Nous étions tous les deux des coeurs fermés et des âmes meurtries. La seule chose qui me poussait à combattre était que j'avais fais une promesse à Lucian et aux autres Lycans : je ne les laisseraient jamais tomber !
J'avais d'ailleurs l'intention d'honorer cette promesse comme je le pouvais, même si mon coeur était éternellement vide, mort. Pourtant, lorsqu'il me dis que Dakota se débrouillait bien, pour une Lycane, je ne pu m'empêcher de lui répondre :

« Si elle se débrouille aussi bien en tenant une lame que pour embêter son monde alors tu as du soucis à te faire Lucian. Dakota est une vraie petite peste quand elle s'y met mais, finalement, on s'y habitue...surtout quand on a pas vraiment le choix »

Puis, je le voyais regarder les cellules et je suivais son regard tout en tenant le morceau de tissu, appartenant à Warjen tout contre moi, comme s'il s'agissait d'un trésor. Je restais pourtant très mélancolique.
Cette pièce me rappelait tellement de mauvais souvenirs mais aussi des souvenirs heureux, comme la première fois où Warjen m'avais soigné alors que j'étais inconscient. À ce souvenir, je ne pu m'empêcher de sourire.
Puis, je répondis à la remarque de Lucian :

« Nous sommes peut être libre mais, personnellement, je serais toujours mon propre prisonnier, même si je ne serais plus jamais dans une cage. Je serais toujours prisonnier de mes souvenirs et même si je me bats, je ne suis pas certains que j'arriverais à les oublier un jour »

Oui, parce que ma définition de la liberté était différente de celle de Lucian....

La discussion était revenue a Dakota. Apparemment, j'appréciais cette fille au point d'en parler mais mon coeur n'était pas totalement guérit et je ne pensais pas qu'il guérirait un jour.
J'avais tellement mal que, s'il n'y avait pas eu Lucian à coté de moi et si je ne devais pas me montrer aussi fier, je pense que j'aurais fondu en larmes depuis bien longtemps. Personne ne le savait mais j'étais un homme très sensible, à pleurer pour n'importe quoi. D'ailleurs, mon père me traitais quelque fois de mauviette pour que je devienne plus fort.
J'avais pensé que ses conseils avaient fonctionné sur moi, mais je me trompais apparemment. Bref, nous étions toujours dans cette pièce et je me remémorais toujours des souvenirs peut agréables, il fallait bien se l'avouer.
Pourtant, je ressentais le besoin de me faire du mal, comme si, en faisant ça, j'avais l'impression que quelqu'un viendrait encore me « sauver », même si j'étais libre à présent. Libre et heureux. Enfin....heureux à l'extérieur et non à l'intérieur.
Je décidais donc de me retourner vers Lucian, histoire de me montrer quand même poli un minimum. Pourtant, j'avais eu tellement l'habitude de baisser les yeux que je ne pu empêcher mon corps de se comporter encore une fois comme un fidèle toutou, même devant Lucian.
Baissant un instant la tête, je remarquais mon erreur et me relevais soudain, essayant de planter un regard fier et impénétrable dans les yeux de Lucian, mais je savais que le Lycan n'était pas dupe.
Il me répondit alors qu'il fallait éviter de s'ennuyer dans ces moments là. Je souris. Évidemment, il avait raison, alors je lui répondis :

« Oui, il y a sûrement beaucoup de chose à faire ici mais....comme tu l'as sûrement constaté....j'ai tendance à rester seul et à ne pas aller vers les autres donc....et puis je ne sais pas aussi bien cacher mon jeu que toi....j'ai toujours été un homme sensible, à pleurer pour n'importe quoi....une vrai fille en somme.... »

Je ne sais pas pourquoi je lui racontais tout ça. Il ne voulait sûrement pas que je l'ennuie avec mes états d'âmes alors que lui même devait beaucoup souffrir. Je me sentis si nul tout d'un coup et je me mis à culpabiliser.
La culpabilité....un sentiment que je n'avais pas dans ma vie d'humain mais qui à commencé à apparaître quand j'ai connu Warjen. Bref, revenons à nos moutons et ne nous laissons pas submerger par des sentiments qui n'en valent pas la peine.
Il faut que je montre un vrai coeur de pierre même si je sentais mes larmes qui, je le savais, pourraient exploser d'un moment où à un autre. Il parla de nouveau de Dakota et me demanda pourquoi je la traitais de « peste »
Cette fois, mon coeur se gonfla d'un étrange et nouvel espoir, et je lui répondis :

« Je te rassure tout de suite, elle ne m'a fait aucun mal...enfin pas encore. Je ne la connais pas vraiment mais je peux t'assurer qu'elle est le genre de fille à te provoquer pour que tu ne reste pas seul dans ton coin. Un exemple : elle fait exprès de venir me voir alors que j'insiste expressément pour rester seul....mais sinon c'est une fille chouette à part ça »

C'est étrange qu'il se mette à rire, même si je savais que c'était plus pour la forme qu'autre chose. En tout cas, c'est comme s'il venait de me donner un coup de fouet, mais, pour une fois, dans le bon sens du terme.
Je me redressais et rejoignis son rire en riant également, même si mon rire était moins léger que j'aurais voulu. Puis, je retournais contempler ma cellule, la découvrant dans un autre point de vue, même si elle était toujours la même.
Dehors on pouvait entendre des bruits d'épées, des grognements. C'était animé, bien plus que dans les cachots....Lucian avait raison, il fallait que je sortes de cet endroit et que je vois du monde, mais c'était plus douloureux que je n'aurais pu l'imaginer au départ. C'est comme si je ne voulais pas quitter cet endroit, même en étant un Lycan libre à présent. Replongeant dans ma mélancolie, je me mis à penser à haute voix sans y faire réellement attention :

« Je sais que ça peut paraître idiot de rester ici mais, je ne peux pas me résoudre à quitter cet endroit...c'est si dur....dix ans ont passés certes mais c'est tellement vivace....pardon...je dois t'ennuyer avec mes états d'âmes en plus... »

Je soupirais de résignation en fixant les barreaux de mon ancienne cellule. Je n'oublierais certainement jamais....

Il parlait de vengeance, de liberté. Je n'avais rien contre le fait de me battre mais d'un coté, je trouvais cela tellement illusoire, comme si quelque chose s'était définitivement cassé et ne pourrait, plus jamais se recoller.
Pourquoi tout avait si brusquement changé ? Pourquoi n'avions nous pas été traités comme les égaux des vampires au début ? Cette guerre sans fin aurait elle pu être évitée ? Je n'en savais rien malheureusement.
Oui, je me morfondais et ce n'était pas digne d'un Lycan. Je ne faisais pas honneur à Lucian en me comportant comme cela ! Il fallait que je réagisse et que je pense au combat qui allait avoir lieu, au lieu de continuer à me morfondre au sujet de Warjen qui, je le savais que trop bien malheureusement, ne reviendrais pas.
Pourtant, d'un autre coté, j'aimais me retrouver dans mon ancienne cellule ? Pourquoi ? Parce que, paradoxalement, je m'y sentais plus en sécurité que nul part ailleurs dans ce château.
D'ailleurs, je répondis à la remarque de Lucian :

« Tu as raison. Nous avons tous deux des blessures qui ne pourront guérir mais cela n'est pas une excuse pour se laisser submerger par nos souvenirs car, de toute façon.....quoi que je puisse....pardon....quoi que l'on puisse faire.....ils ne reviendront jamais....et c'est cette réalité que j'ai encore du mal à accepter....Lucian...et je suis certain que tu es dans le même cas que moi sauf que toi, contrairement à moi, tu arrives à t'occuper et à t'intéresser aux autres. Moi....je ne le peux pas....pour l'instant c'est impossible....c'est vraiment trop dur.... »

Sans que je ne le contrôle, mon poing tapa rageusement contre les barreaux de mon ancienne cellule et je me mis à pousser un grondement, qui pouvait aisément rappeler ma nature de Lycan, même si je ne me transformais pas.
Pourquoi me sentais je si faible, si impuissant, si inutile alors que tout le monde, dans cette grande « famille » que nous formions, trouvait quelque chose à faire. Tous étaient animés par un désir de vengeance et moi aussi d'ailleurs, mais je n'arrivais pas à aller vers les autres.
Il ne fallait pourtant pas que je reste seul mais comment pourrais je me relever maintenant que Warjen n'était plus ? Je n'arrivais pas non plus à oublier son regard et ses feulements outrés quand il me voyait revenir au bord de l'inconscience.
J'avais eu mal certes, mais toute ma douleur s'était estompée quand je me retrouvais avec lui, comme s'il avait eu ce pouvoir de guérir toutes mes blessures d'un seul coup. De nouveau, Lucian parla et je l'écoutais attentivement.
Mes poings s'étaient resserrés sur les barreaux, comme si j'avais voulu les briser, les rompre. Il me dis que c'était Xristo qui lui avait dit où je me trouvais. J'eus un petit sourire, avant de répondre :

« Vivre des centaines d'années ? C'est vrai que nous sommes immortels à présent mais il y a quand même plusieurs questions qui me ronge : si nous avons la possibilité de vivre aussi longtemps et que les vampires sont eux aussi immortels, cette guerre durera t elle toute l'éternité ? N'aurons nous réellement aucun répit ? Sommes nous condamnés à nous battre pour notre liberté jusqu'à ce que le monde ne soit plus que ruines ? Si c'est cette vie que cette liberté nous a offerte alors j'aurais aimé rester esclave ! Au moins il serait toujours vi........ »

Je me tus aussitôt et mes poings frappèrent violemment le mur, qui sembla se fissurer. Je me mis ensuite à gronder. Pourquoi avait il fallut que je me confesse à lui ? Il avait beau dire que je ne l'ennuyait pas, je pensais qu'il mentait.
J'avais prononcé cette phrase avec colère et haine, mais au fond de moi, c'était mon coeur qui avait voulu s'exprimer, désespérément, comme si je pouvais LE faire revivre, même si je savais que c'était impossible. Me redressant, je me retournais, en avançant encore plus dans mon ancienne cellule. Lucian était derrière moi, je le savais mais je me contentais de regarder l'horizon, fixant un point que je ne voulais pas quitter.
Pourtant, il fallait que je m'excuse auprès de Lucian de lui avoir parler en ces termes. Donc, prenant une grande inspiration, je me lançais :

« Pardonnes moi....je me suis laissé emporter....cet accès de colère ne t'étais pas destiné rassure toi....je.....je ne sais pas encore ce qu'il m'a pris de réagir de cette manière.....c'est.....c'est si puéril..... »

Je sentais que ma phrase avait, intérieurement, bousculé Vicente... Dans quel sens? Ca par contre je n'en savais rien, je devais attendre sa réponse. Mais j'espérais l'avoir aidé, j'espérais lui avoir fait prendre conscience de certaines choses. Je ne voulais pas qu'il oublie son ami, non en aucun cas... De toute façon il ne le pourrait pas, tout comme je ne pouvais pas oublier Sonja et l'oublier serait encore pire car son absence dans mon esprit me ferait perdre la tête. Si elle n'avait pas existé, je crois qu'il m'aurait manqué quelque chose pendant toute ma vie, et je l'aurais senti... Cela m'aurait sûrement rendu fou. Il me répondit enfin, me donnant raison, répétant presque ce que j'avais déjà dit mais il avait tout aussi raison. Ils ne reviendraient jamais... Je l'avais pourtant espéré, voulu, tout autant que lui. Mais il arrivait un moment où il fallait savoir lâcher prise et repartir sur la route au lieu de rester dans un coin à attendre... Car la vie continuait, et même si, désormais, nous étions seul sur la route... il fallait la poursuivre. Sonja et Warjen étaient arrivé au bout de leur chemin, nous, la route était juste plus longue. J'aimais cette métaphore, cela me rassurait dans le sens où ça me donnait l'impression qu'ils étaient partit au bon moment. Je savais bien que non, Sonja aurait eu encore tellement de chose à accomplir, mais cette pensée me rassurait quand même... Comme un enfant qui aurait peur, et à qui on mentirait pour calmer les pleures. J'étais comme cela... Vicente pensait que j'arrivais mieux à m'intégrer aux autres, ce n'était pas du tout vrai. Certes je m'occupais d'eux, de la forteresse, de cette guerre... Mais j'étais leur chef, et j'avais des responsabilités que j'assumais entièrement, des tâches que j'accomplissais. Je devais m'occuper de mes lycans, je leur avais promis de leur offrir la liberté, et ils ne l'avaient pas encore entièrement... La guerre n'en était qu'à son début...

Lorsqu'il eu finit, il frappa violemment contre les barreaux de la cellule... Il se sentait incapable d'aller vers les autres... Je le comprenais, je l'étais moi-même. J'allais vers eux, mais j'en connaissais très peu, et très peu me connaissait. Tous me voyait comme le chef, et nous ne parlions qu'organisation ou stratégie. Je ne me confiais à personne, et même si certains se confiait à moi, je n'étais pas vraiment leur confident. Pourtant je m'en sentais capable... Je devais faire en sorte qu'ils soient heureux, je m'en sentais obligé, comme si cette tâche m'avait été confier... Mais je n'étais pas là pour régler les problèmes personnels des Lycans... Vicente, c'était différent, il était dans une situation parallèle à la mienne et je ne pouvais m'empêcher de vouloir qu'il avance. Je connaissais les sentiments qui l'animaient, et je savais à quel point ils étaient douloureux... Je ne voulais pas qu'il ressente ça, non... Je ne pouvais pas me le permettre. Il reprit la parole, maintenant debout et tournant comme un lion en cage... Non, ce n'était seulement qu'un lycan. Moi j'étais toujours assis, je restais calme tandis que Vicente semblait fou de rage. Il parla de la guerre qui durerait une éternité, et qu'il aurait préféré rester esclave. Il ne pensait pas ce qu'il disait, je le savais... La liberté valait mieux que nos vies de chiens qu'on avait toujours eu jusqu'à maintenant. Je me levais et m'approchais de lui, me voulant calme...

"Nous aurons notre liberté, toute guerre à une fin... Et je pense que Warjen préfère te savoir libre de là où il est. Je ne pense pas qu'il voudrait que tu ais de tel pensées!!"

« Pardonnes moi....je me suis laissé emporter....cet accès de colère ne t'étais pas destiné rassure toi....je.....je ne sais pas encore ce qu'il m'a pris de réagir de cette manière.....c'est.....c'est si puéril..... »

"Ce n'est pas puéril!! Tout le monde à le droit d'être en colère, même toi... N'oublies pas que tu es libres de ressentir ce que tu veux désormais..."

Il n'avait pas à s'excuser pour sa colère, ni pour ses pleures et encore moins pour son comportement... Je mis ma main sur son épaule, me montrant rassurant et compréhensif. Je ne partirais que lorsqu'il serait calmé, mais si il voulait rester seul... je ne pouvais pas m'imposer à lui. Je voulais l'aider, et j'espérais que mes paroles le fasse réfléchir à sa situation, et la mort de son compagnon de cellule... Et ce qu'il était désormais et surtout à pourquoi il se battait.

"On continuera cette guerre jusqu'à notre victoire... pour eux!! Pour qu'ils ne soient pas mort en vain."

Tel était notre véritable combat...

[Désolé, j'avais encore des trucs à écrire, mais je dois partir alors ça ira xD Enfin j'espère >_>' ]

Comment arriver à vivre en pensant que ceux qu'on a aimés ne sont plus ? Comment trouver le courage d'avancer et pourquoi ? Pour une guerre qui nous apporterais quoi ? Des morts, des vies sacrifiées ? C'était inhumains !
Mais nous n'étions plus des humains....enfin....d'un point de vue. Bref, je ne comprenais pas comment pouvoir continuer à y croire alors qu'on a personne à qui se confier. C'était vraiment dur.
Des fois, même si je ne voulais pas l'avouer, il m'est arrivé l'envie de vouloir me jeter dans les bras de quelqu'un et de pleurer toutes les larmes de mon coeur. De me blottir contre cette personne, comme un enfant qui a peur et qui veut être réconforter.
Pourtant, il fallait que je me réveilles. Nous n'étions plus des enfants mes des adultes ! Pire encore, nous étions des Lycans ! Je me retournais donc, le dos au mur, soupirant de résignation : m'énerver ne servirait à rien.
Lucian était toujours là, assis, à m'écouter attentivement. Il me comprenais peut être, mais j'avais l'impression de ne pas le comprendre, même si nous avions vécu des choses à peu près similaires.
Lui avait perdu son amour. Une vampire certes, mais son amour avant tout. Moi j'avais perdu le seul homme, le seul Lycan qui était à mes cotés durant ces années d'emprisonnement et de tortures.
Je l'avais vu pleurer certes, même si ce n'était pas intentionnel. J'étais réellement désolé de ce qui s'était passé. Soudain, je me mis à sursauter, lorsqu'il parla de Warjen. L'écoutant parler jusqu'à la fin, je lui répondis :

« Il ne souhaitait peut être pas que j'ai de telles pensées, mais il souhaitait être libre comme nous ! Il souhaitait pouvoir courir pleinement peut importe si on le prenait pour un enfant ! Et, le pire, c'est qu'il souhaitait pouvoir courir avec moi....et cette liberté....il ne l'a pas eu....alors pourquoi devrais je l'avoir moi même ? Je ne suis pas important alors que lui.....il l'étais..... »

Ma voix se brisa sur ma dernière phrase, quand je nommais Warjen. Je me tus alors, laissant le silence régner dans la cellule alors que je m'asseyais, résigner, désabusé, en collant mon dos contre un mur.
Je fermais les yeux, comme si je voulais à tout prix m'endormir, même si je n'avais pas sommeil. Pourtant, je sentais que je pouvais tout oublier, que je pouvais faire comme si rien ne s'était passé, que je pouvais tout recommencer.
Pourtant, mon esprit s'égara vers cette journée atroce qui, pourtant, marquait le début de la liberté des Lycans. Le jour où ils s'étaient soulevés contre les vampires. C'était cependant ce jour là que Warjen avait perdu la vie.
Ressentir ce que je voulais ? Oui, mais ce que je ressentais en ce moment était tellement douloureux. D'ailleurs, tournant ma tête vers Lucian, je lui répondis :

« Nous pouvons être libre de ressentir ce que l'on veut, je suis d'accord la dessus mais à quoi cela sert il si nous ne ressentons que la haine, la tristesse, la peine et la douleur ? Parce que je suis certain que c'est ce que nous ressentons tous les deux Lucian ! Et je ne veux pas ressentir cela toute ma vie ! Comprends tu ? »

Question totalement inutile. Bien sûr qu'il comprenais. C'était même le seul à pouvoir me comprendre la dessus. Nous nous étions jamais adressés la parole et pourtant, nous nous entraidions c'était inévitable.
Je l'avais vu pleurer et il me voyais à présent dans mes plus mauvais jours. Nous étions quittes sur ce point. D'ailleurs, ma voix s'était élevée sans que je ne m'en aperçoive et cela me rendais, de plus en plus honteux.
Soudainement, je sentis une main sur mon épaule et je manquais de sursauter. Lucian voulait se montrer rassurant avec moi et moi, que faisais je pour le remercier ? J'élevais le ton ! Quel idiot je vous jure ! Sa main sur mon épaule éveilla certaine sensations et je ne pus réprimer un frisson.
Je me retournais donc pour lui faire face, alors qu'il me poussait à nous battre, en me disant qu'il fallait faire cela pour eux, pour honorer leurs mémoires en quelques sortes. Plantant alors mon regard dans le sien, je lui répondis :

« Très bien, je me battrais pour notre victoire mais je le ferais aussi parce que j'ai une autre bonne raison de le faire. Te souviens tu lorsque je t'es vu à l'endroit où Sonja a perdu la vie ? A ce moment là je t'es dis que j'étais désolé et que je ferais tout pour t'aider à avoir ta vengeance ? C'est une promesse et je ne reviendrais pas là dessus ! Je me battrais donc pour honorer cette promesse ! »

Après cela, ma main s'abattit sur la sienne, qui était toujours sur mon épaule et je plongeais dans son regard, mes yeux déterminés. Oui, il avait réussit à faire renaître en moi, un sentiment de détermination.
J'avais donc prit ma décision : je ferais tout pour honorer la promesse que j'avais faite à Lucian.....

J'avais pensé que cette rencontre ne m'apporterais rien de plus mais je me rendis compte que je m'étais trompé, et heureusement d'ailleurs. Même si ce n'était pas nécessairement son objectif premier, Lucian avait réussit à me faire aller de l'avant, simplement en me disant les mots qu'il fallait.
Ils savaient exactement ce qu'il fallait me dire, car il ressentait la même chose que moi. Nous avions tous deux perdus ce que nous aimions, ce que nous avions chéris même si, pour moi, c'était un peu différent, nos sentiments se rejoignaient.
Je n'eus pas la force de bouger et je forçais mon regard à fixer le sien, même si mes pensées se chamboulaient dans mon esprit. Je savais que quoi que je fasse, je ne pourrais jamais oublier, même si je me battais toute ma vie.
Lucian avait laissé ma main sur mon épaule et je ne l'enlevais pas. D'une part, elle ne me gênait pas et d'une autre part, elle me réconfortait au contraire. D'ailleurs, je renchéris sur mes paroles en disant :

« Même si cette guerre ne m'est d'aucune importance, personnellement, je resterais car il faut que je me trouve une raison valable pour continuer à être à vos cotés donc je me battrais ! Sinon, je suis sûr que je vais devenir fou, si je ne fais rien de plus que de retourner dans cette cellule, même si c'est le seul endroit qui me fait penser à lui.... »

Je baissais un instant les yeux, avant de relever la tête avec un air déterminé sur le visage. Oui ! Il fallait que je trouve une raison valable pour continuer d'avancer ! Il ne fallait plus que je me remémore le passé !
J'avais pourtant l'impression que ce serait douloureux, insurmontable et pourtant, je savais qu'au moins, je pourrais compter sur Lucian. Il était peut être le chef de notre « communauté », mais c'était loin d'être un tyran et un esclavagiste, comme l'étaient les vampires.
De plus, j'appréciais le fait que nous nous comprenions. J'avais même l'impression que chacun savait ce que le regard de l'autre voulait dire. Nos sentiments se confondaient et nous vivions une sorte de complicité, qui n'était pas pour me déplaire, même si j'aimais rester seul quelques fois.
Pourtant, j'appréciais sa compagnie c'était un fait. Et quand il me dit que c'était une fierté pour lui de m'avoir à ses cotés, mes yeux pétillèrent comme les yeux émerveillés d'un enfant, lorsqu'il découvre quelque chose de fabuleux au pieds du sapin, au moment des fêtes de Noël.
Je ne pus alors m'empêcher de m'exclamer en retour :

« L'honneur est partagé Lucian ! C'est également un honneur pour moi de combattre à tes cotés ! Pour moi, tu es plus que le chef de notre communauté. Je te considère aussi comme celui à qui je pourrais donner ma confiance !, car je sais que tu ne me trahiras pas....que tu ne nous trahiras pas ! »

Une nouvelle fois, ma main se serra sur la sienne, qui était appuyée sur mon épaule. J'émis également un petit grondement sourd, qui signifiait que j'avais pris ma décision et que je ferais tout pour la tenir.
Oui, car je n'avais pas fait cette promesse à Lucian pour ne pas l'honorer. Je ne l'avais pas dis en l'air et je me souvenais à présent, de la phrase que m'avais dis Warjen à son propos, lorsqu'il avait eu l'idée de ce soulèvement :

Mais pourquoi y a t il autant de bruit ? Qui est ce ?
Vicente, je te présente Lucian !

J'avais fermé les yeux sous ces souvenirs et, quand je les rouvrais, j'avais le sourire aux lèvres et peu de Lycans m'avaient vu ainsi depuis la mort de Warjen. Je restais donc fièrement devant Lucian, sa main sur mon épaule, comme un fils qui écoute les conseils de son père pour ensuite le remercier et lui dire qu'il a compris.
Finalement, je n'eus qu'une seule phrase à dire avant que ma voix ne se coupe totalement sous l'émotion :

« J'espère être digne de l'honneur que tu ressens pour moi. Merci pour ta confiance Lucian.... »

Je hochais la tête. Tout était dit de mon coté.....